Mais plus sérieusement et pour revenir à la lettre du Ministre Albert Shingiro envoyée à M. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine. Cette missive abonde dans le même sens que le deuxième communiqué publié, le 26.02.2024, par M. Jérôme Niyonzima, le Secrétaire Général de l’État concernant les récentes attaques de RED Tabara à Buringa.

Le Rwanda est, une fois de plus, dénoncé comme le pays « qui entretient, entraîne et arme le groupe terroriste Red Tabara ». Et de ce fait, selon les accusations récurrentes du Gouvernement burundais, le Rwanda serait donc forcément coupable de complicité avec cette rébellion.

Pourtant le Ministre Albert Shingiro avait fait preuve de plus de modération juste après la déclaration incendiaire du Général Neva à Cankuzo, le 30.12.2023, concernant précisément cette même grave accusation. Cette fois-ci, il s’est lâché dans la lettre à M. Moussa Faki Mahamat.

Afin d’éclairer l’opinion publique burundaise sur cette rébellion au cœur de la controverse qui détériore les relations entre le Burundi et le Rwanda, une section spécifique intitulée les « Fantômes de RED Tabara » est développée plus loin dans le cadre de cette deuxième chronique consacrée à « la Déca-dance des institutions de l’État » burundais.

Comme sur la photo qui le montre de dos faisant une profonde révérence au César burundais, M. Albert Shingiro vient de prouver qu’il avait décidément la colonne vertébrale très souple. Une caractéristique physique de plusieurs politiciens burundais opportunistes et carriéristes.

Car, comment peut-il écarter du revers de la main les principes de base d’une diplomatie courtoise, discrète et apaisée, seule susceptible d’aider les deux pays voisins à vider le contentieux actuel et à restaurer au plus vite leurs traditionnelles relations de bon voisinage qu’il évoque dans sa missive ?

N’en déplaise au régime DD à l’égard duquel M. Albert Shingiro fait preuve de tant de servilité, le Rwanda et le Burundi ont des liens humains intimes, dont il serait le fruit d’ailleurs. Il existe aussi entre les deux pays des liens historiques très solides. Bujumbura, à titre d’exemple, fut la capitale commune du Ruanda-Urundi pendant toute la période coloniale belge. En outre, les deux pays partagent des intérêts économiques actuels et futurs considérables. Enfin, le Rwanda et le Burundi resteront limitrophes pour le reste de l’éternité qu’ils vivront forcément ensemble !

Il est à espérer que la lettre envoyée à M.Moussa Faki Mahamat constitue une concession accidentelle qui heurte malgré tout les convictions profondes du Ministre Albert Shingiro. Sinon, il y aurait de quoi désespérer de l’humanité. Cependant, que ne ferait pas M.Albert Shingiro pour plaire au César Neva afin d’obtenir le poste tant convoité de Premier Ministre ? Le suspens est insoutenable dans les gradins de l’arène du César de Gitega ! Dans un autre article à venir ,nous reviendrons sur "Les fantômes de Red Tabara "

Par Athanase Karayenga
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