Burundi : Ouverture des frontières, Négligence de l’ampleur du Covid-19

Le Burundi a largement allégé les mesures barrières de lutte contre la pandémie du coronavirus. A partir de ce lundi 14 juin 2021, les frontières que le Burundi partage avec la Tanzanie et la République Démocratique du Congo sont ouvertes. La mesure n’est pas accueillie à l’unanimité.

Les avis divergent par rapport à l’accueil de la mesure du gouvernement burundais d’ouvrir ses frontières entre la République unie de Tanzanie et la République Démocratique du Congo. Les uns trouvent en cela une bonne décision qui permettra l’entrée facile des marchandises ce qui donnera un coup de pouce à l’économie burundaise. Les autres voient plutôt un laisser-aller de la part du gouvernement, car il expose sa population à une pandémie qui fait trembler le monde entier.

Ceux qui s’opposent à la mesure, accusent les autorités burundaises d’avoir négligé le Coronavirus, dès le début de son apparition. « Des gens meurent chaque jour mais les autorités sanitaires ont refusé de publier régulièrement les chiffres comme dans d’autres pays. Nous ne savons pas pourquoi le pays a opté pour cela » indiquent certains habitants de la capitale économique Bujumbura, qui enregistrait au départ un plus grand nombre de cas, selon des sources officielles.

Il y en a qui avouent avoir perdu les leurs à cause du Covid-19 mais qui ne pouvaient pas le dire à haute voix parce que les autorités sanitaires avaient la consigne de ne pas le dévoiler. Tel est le cas d’une femme qui a perdu son mari, tué par le Covid 19. « Mon mari était hospitalisé à l’Hôpital Kira en Mairie de Bujumbura. Avant qu’il n’aille se faire soigner, il nous avait prévenus nous disant qu’il présentait des symptômes du virus. Le médecin qui l’a traité nous l’avait révélé, mais nous a demandé de nous taire » a-t-elle révélé.

Ceux qui habitent les frontières éprouvent également les mêmes inquiétudes étant donné que de part et d’autre des frontières, des cas de Covid-19 sont signalés. « Nous sommes au courant que le virus existe dans nos pays limitrophes. Nous savons aussi qu’il fait des dégâts dans pas mal de pays. Nous ne pouvons rien faire contre la décision du gouvernement. Mais nous sommes exposés contre notre gré » s’indigne un habitant de la frontière burundo-tanzanienne de Kobero en province Muyinga.

De l’autre camp c’est la joie

Ceux qui font le commerce transfrontalier saluent plutôt la mesure. Ils poussent un ouf de soulagement, regrettant tout le temps passé enfermés dans leurs pays. Les commerçants contactés à la frontière Gatumba qui mène vers la République Démocratique du Congo, ne cachent pas leur joie. « C’est la joie dans nos familles. Moi j’exerce un petit commerce d’objets diversJe les vends sur le marché de Bujumbura, et cela fait vivre ma famille » témoignage d’une femme congolaise qui ne nie pas les dangers qu’il y a à négliger la pandémie du Covid-19.