Bubanza : Pourquoi des commissions pour dénoncer des « malfaiteurs » ?

Beaucoup de gens s’interrogent sur des propos tenus par des autorités qui promettent des sommes d’argent à qui dénonce un malfaiteur. Le gouverneur de la province Bubanza l’a dit en fin de cette semaine. Des gens trouvent que c’est une occasion offerte aux opportunistes pour se débarrasser de tous ceux que le pouvoir ne veut pas.

La question est de taille pour ceux qui savent analyser. Le pourquoi donne à réfléchir et à anticiper. Certains ne pensent pas que la somme variant entre 100, 000 et 1, 000, 000 de francs burundais promis par le gouverneur de la province Bubanza a la seule mission de dénoncer les malfaiteurs. Ils poussent loin dans leur réflexion et trouvent que c’est une façon de remercier les jeunes imbonerakure qui se seraient démarqués dans la traque des opposants au pouvoir et de toute autre personne que le parti cndd-fdd ne voudrait pas.

C’était ce vendredi 9 juillet 2021, que le gouverneur de la province Bubanza et le Secrétaire provincial du parti cndd-fdd lors d’une rencontre de sensibilisation des représentants communaux du parti au pouvoir en rapport avec la sécurité ont prononcé des discours terrifiants. Selon une source sur place, « la réunion était de dire aux Imbonerakure que quiconque dénoncera un malfaiteur aura une somme variant entre cent mille et un million de francs burundais »

La situation préoccupe les anciens militaires ex-fab, qui disent avoir peur des propos tenus par le gouverneur qui semble dresser les Imbonerakure contre les anciens militaires. « Le discours du Gouverneur n’est pas rassurant. Il appelle les Imbonerakure à nous suivre de près car il nous taxe de fauteurs de troubles, une accusation non fondée » selon un ex-fab sous-couvert d’anonymat.

Ce qui inquiète encore, selon toujours nos sources, c’est que ce langage qui appelle à dénoncer pour gagner de l’argent est devenu monnaie courante au sein des autorités burundaises. Pour le dire, ces sources se basent sur l’appel de Révérien Ndikuriyo, l’actuel Président du parti cndd-fdd, qui utilisa le même langage quand il était encore Président du Sénat. « Le résultat a été qu’un certain Kaburimbo a été tué sans comparaître devant la justice, un acte taxé d’exécution extra-judiciaire »