Société : Des déplacés de 1993, toujours sous menaces d’expulsion

Depuis le début du deuxième mandat du cnndd-fdd en 2010 , les déplacés de 1993 n’ont cessé d’être menacés d’expulsion. Des tentatives ont eu lieu dans des sites de Ruhororo en province Ngozi, ainsi qu’à Rango dans la province de Kayanza, mais des tentatives qui se sont heurtées à une forte résistance. Actuellement la chasse continue. Les déplacés de Muhanga en province Kayanza n’ont que trois pour avoir quitté le site de Gisara. L’association qui lutte contre génocide AC-Génocide Cirimoso réagit contre.

Les discours sur les déplacés de guerre de 1993 sont restés les mêmes depuis 2010 au Burundi. Les autorités, de la base au sommet n’ont cessé de convaincre les déplacés qui ont quitté leurs propriétés à cause de l’insécurité causée par le coup d’Etat de 1993 de retourner dans leurs ménages respectifs « car la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire »
.
Loin de convaincre les déplacés, les discours ont créé plutôt des tentions au sein de la population des sites de déplacés. Des gens de toutes les tendances ont récupéré les discours pour manipuler les déplacés, les intoxiquer ou alors certains politiciens se sont créé des sympathies pour y gagner l’électorat.

Des tentatives d’expulsion sont observées dans des sites de Ruhororo en province Ngozi, ainsi que dans les sites de Rango de la province Kayanza. Le mardi 26 novembre 2013 par exemple, c’est la paralysie totale des activités au site de Ruhororo. Les écoles n’ont pas ouvert les portes, les gens n’ont pas vaqué à leurs activités quotidiennes. Ce sont les affrontements entre les déplacés et la police.

Deux ans avant, la même situation s’était produite à Rango dans la province voisine, Kayanza. En date du 4 novembre 2011, des affrontements entre les jeunes déplacés et la police en compagnie des jeunes imbonerakure du parti au pouvoir ont eu lieu. Des voix se sont haussées contre la manœuvre des autorités à provoquer les déplacés, qui n’ont jamais eu confiance à leur sécurité, une fois retournés sur leurs collines d’origine.

La chasse n’a pas cessé. Le 22 juillet 2021, la Commission Nationale Terres et autres Biens a donné un délai de trois mois aux déplacés du site de Gisara de la commune Muhanga en province Kayanza pour qu’ils aient quitté le site pour aller s’installer dans un autre endroit. Ils ont du mal à trouver des moyens financiers pour se construire des maisons pendant une si courte période.

La situation fait réagir l’AC-Génocide Cirimoso

Selon Emmanuel Nkurunziza, qui représente l’AC-Génocide Cirimoso au Canada, l’organisation a sorti un communiqué pour réagir contre la décision du CNTB, qui appelle les déplacés du site Gisara à quitter le lieu au plus tard dans trois mois. « Nous réagissons pour dénoncer cette aberration….Nous demandons aux membres du parti au pouvoir qui sont contre les pratiques du cndd-fdd, et qui ne sont pas d’accord avec l’impunité du crime de génocide, parce que nous savons qu’il y en a, de conseiller leurs camarades car un jour on ne dira pas qu’on n’a pas su »

Il interpelle les Nations Unies et à la communauté Est africaine à réagir par rapport à ce qui se fait au Burundi sinon, les deux institutions risquent de se décrédibiliser. Aux déplacés, rescapés des massacres de 1993, l’AC-Génocide Cirimoso, demande de l’ espoir. « La situation est dure oui, mais le mal ne peut pas durer éternellement » a indiqué le Représentant de l’organisation.

Des discours qui ne tranquillisent pas.

Monseigneur Sérapio Bambonanire, Président de la Commission Terres et autres Biens, alors qu’on s’attendait à un discours de pacification, il semblait attiser le feu. « Si vous refusez de quitter, nous vous chasserons par force » a indiqué Sérapio Bambonanire. Ces propos ont révélé l’attitude du gouvernement de faire retourner par force les déplacés.