Muramvya-Prison : Les divisions interethniques minent les prisonniers.

Dans la prison centrale de Muramvya, il s’observe dans ces jours un comportement inhabituel chez les prisonniers. Les divisions inter- ethniques gangrènent cette population carcérale, après l’évasion de six prisonniers. Des sources sur place, indiquent que les tutsis sont menacés par leurs frères hutus, qui les privent de leurs droits.

Beaucoup de services auxquels les prisonniers ont droit, ne sont pas rendus équitablement à tous les prisonniers de la prison centrale de Muramvya. Les critères ethniques sont mis en avant, ce qui inquiète la population de cette maison de détention. « Les tutsis sont maltraités par certains de leurs frères hutus, qui leur disent qu’ils sont de race inférieure », informe une de nos sources à Muramvya.

Tout commence avec l’évasion de six prisonniers, c’était dimanche dernier. Dès ce jour, il est né un climat de méfiance entre les hutus et les tutsis, qui risque de dégénérer en conflit sérieux, si les autorités de la prison ne font pas d’attention. « Depuis l’évasion de six détenus, les tutsis n’ont plus droit de se faire soigner, encore plus, personne des tutsis n’est autorisé d’avoir une visite. Mais ce qui est étonnant, c’est que les hutus jouissent normalement de leurs droits » poursuit la même source.

La montée de la virulence et de l’intolérance ethniques qui surgit dans ces jours dans la prison de Muramvya, s’ajoute à plusieurs d’autres cas similaires qui s’observent ici et là dans le pays où des gens sont tués, enlevés ou malmenés à cause de leurs appartenances politico-ethniques. Et cela, selon des observateurs, est lié aux comportements de certaines autorités qui ne cessent de raviver la haine ethnique. Les travaux de la Commission Vérité et Réconciliation sont également cités parmi les attiseurs de la haine interethnique.

Ces prisonniers demandent au gouvernement d’arrêter et traduire en justice ceux sèment les divisions pour éviter qu’une catastrophe éclate dans la prison de Muramvya. Actuellement, les chiffres montrent que cette prison compte un effectif qui dépasse très largement sa capacité, soient 642, alors qu’elle était construite pour accueillir 100 détenus seulement.

La Radio Peace FM n’a pas pu joindre l’OPC 2 Pie Girukwigomba, Directeur de la prison centrale de Muramvya pour qu’il éclaire l’opinion sur ce qu’on dit de la prison qu’il dirige.