Société : Quid du travail de la CNTB ? La confiance s’amenuise.

La Commission Nationale Terre et autres Biens vient d’attribuer un terrain de cinq hectares à l’Etat. Sise au quartier Ngagara en mairie de Bujumbura, le terrain abritait l’Ecole Saint Albert, devenue plus tard le Lycée de l’Amitié. Plus d’un réclament le fief et perdent la confiance au travail de la commission.

C’est ce jeudi 12 août 2021 que la Commission Nationale Terre et autres Biens annonça la cession du terrain où était construite l’Ecole Saint Albert. Le représentant du Diocèse de Ngozi et celui de l’Office Burundais de Recettes étaient sur les lieux pour réclamer la possession du terrain.

La Représentante de la CNTB a annoncé à l’assistance que le terrain qui était avant l’Ecole Saint Albert, devenue par après l’Ecole de l’Amitié, était désormais une propriété de l’Etat. « L’Etat récupère le terrain parce que celui qui l’avait sollicité ne l’a pas exploité. En plus, l’école qui était y construite servait pour encadrer les enfants des réfugiés rwandais. Actuellement les Rwandais sont rentrés et le terrain devient la propriété de l’Etat » explique la CNTB.

De l’autre côté, le Représentant du Diocèse de Ngozi suit attentivement le discours de la Représentante de la CNTB. Il réplique. « Le terrain appartient au Diocèse de Ngozi depuis 1971. Nous avons un contrat de cession signé le 12 mai 1971. C’est pourquoi à cette époque quand l’Etat a octroyé cette propriété au Diocèse de Ngozi, c’était pour construire l’Ecole Sait Albert » indique le représentant dudit Diocèse.

Et d’ajouter que même celui qui représentait le Diocèse de Ngozi dans la réception de la propriété était un prêtre du nom de Helménégilde Twagirumukiza. Il avait la mission d’encadrer les élèves rwandais. Depuis lors, le diocèse n’a pas encore eu un document lui signifiant que le contrat de cession a été résilié.

Dans cette affaire, l’Office Burundais des recettes entre dans la danse. Son représentant dit qu’en 2019, le Président de la République leur avait donné 1 ha 36 a 33 ca pour construire des hangars, et d’ailleurs qu’allait commencer les travaux de construction.

Un travail qui ne rassure pas

Le travail de la CNTB ne rassure pas. « Il a été caractérisé par beaucoup de maladresse que ce soit dans les provinces ou dans la ville de Bujumbura. On se souviendra de multiples tentatives de chasse aux déplacés des sites de Ruhororo en province Ngozi, et à ceux de Rango dans la province de Kayanza » rappelle un habitant de Ruhororo sous-couvert d’anonymat.

Le Professeur Libérat Ntibashirakandi, le porte-parole du Mouvement MAP-Burundi n’a pas d’avis contraire. Il dit que la CNTB ne rassure pas parce qu’elle décourage les étrangers dans leurs initiatives de développement du pays. En plus, cette Commission a spolié beaucoup de Burundais

Quelle est l’historique de ces deux terrains ?

Depuis 1959, le Burundi a accueilli des réfugiés rwandais. Comme leurs enfants avaient besoin d’une éducation scientifique, une association de ces réfugiés rwandais a écris une lettre au Gouvernement burundais de l’époque pour lui demander les deux terrains dont il est question. L’Etat du Burundi avait répondu positivement à ladite lettre et a donné 5 ha en zone Ngagara quartier 6 pour y construire le collège Saint Albert devenu aujourd’hui le lycée de l’Amitié et 2ha 60a en zone Ngagara quartier 7 pour y construire l’école Libre devenue aujourd’hui le lycée Central Saint Gabriel.