Santé : Le double langage des autorités burundaises face à la vaccination contre le covid-19 déroute la population.

La campagne de vaccination contre le covid-19 a débuté ce lundi 18 octobre 2021 au Burundi. Un travail qui ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement. D’un côté des dirigeants acceptent le vaccin, de l’autre ils font la contre propagande.

C’est depuis ce lundi, que certains habitants de la Capitale économique Bujumbura ont reçu la première dose du vaccin anti-covid-19 de Sinopharm. Les preneurs n’étaient pas nombreux comme le font savoir des sources sur place. « Nous étions au compte-gouttes au centre du programme national chargé des vaccinations. Je peux confirmer qu’il n’y a pas eu trentaine personnes vaccinées le premier jour » . C’est un avis donné par quelqu’un qui était sur place pour se faire vacciner, mais qui a requis l’anonymat. Il ajoute aussi que le double langage des autorités déroute la population.

Le constat selon la même source, c’est qu’il n’y avait sur place aucune autorité pour donner un exemple, ou tout simplement pour sensibiliser la population. Cette situation laisse penser à certains que la plupart des autorités se sont fait vacciner dans les pays de la région comme le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda, l’Egypte etc. « La plupart des autorités se sont fait vacciner dans des pays limitrophes. La preuve, c’est que les dirigeants n’ont cessé d’effectuer des voyages à l’étranger » . L’informateur le dit sachant que beaucoup de pays ne permettent pas l’accès aux personnes non vaccinées.

Pourquoi certaines autorités font la contre campagne ?

C’est une question que plus d’un se posent, faisant allusion aux propos du premier ministre Alain Guillaume Bunyoni. Ce dimanche 17 octobre, cette autorité a fustigé la vaccination, affirmant que les scientifiques n’ont pas pris un temps suffisant pour étudier l’efficacité des vaccins anti-covid. « Les chercheurs n’ont pas eu un temps suffisant pour penser aux conséquences probables du vaccin. C’est pourquoi des personnes vaccinées tombent malades et meurent » a indiqué le Premier burundais Ministre Alain Guillaume Bunyoni.

Cette position n’est pas de nature à aider le peuple burundais, meurtri par la pandémie depuis l’apparition du premier cas de covid-19 au Burundi en date du 31 mars 2020. Avant cette date, les autorités burundaises d’alors avaient juré que le coronavirus n’arrivera jamais au Burundi, « un pays protégé par Dieu » disaient les mêmes autorités. Ce langage a désorienté les populations, qui ont même banalisé les mesures barrières contre la pandémie. Conséquences, beaucoup de morts sont enregistrés tous les jours, mais les autorités ne veulent pas que la réalité soit connue, indiquent toujours nos sources.

A titre de rappel, le Burundi a réceptionné 500 000 doses du vaccin Sinopharm, de la part de la République populaire de Chine, c’atait ce jeudi 14 octobre 2021. Il attend un deuxième lot de 124 000 doses du vaccin Johnson and Johnson prévu à la fin de ce mois d’octobre.