Cibitoke : Des discours anti-vaccin contre le covid produisent des effets

En commune Rugombo de la province Cibitoke, les élèves des écoles fondamentales Rugombo 1,2,3 et Munyika 1 n’ont pas achevé les activités scolaires prévues le vendredi 22 octobre de cette année. Ils ont eu peur d’un véhicule qu’ils croyaient transporter des gens les vacciner contre le covid-19. Ils ont vidé les salles de classe pour échapper. Des gens pensent que c’est l’effet des discours anti-vaccin des autorités.

Personne ne pouvait arrêter le mouvement des élèves en fuite. Après avoir aperçu un véhicule soupçonné de transporter des doses de vaccin anti-covid, ils sont passés en vrac et en désordre à travers les portes et les fenêtres. Ils se cognaient les uns contre les autres, ce qui a entraîné des blessés, dont percuté par une moto, conduit par après à l’hôpital provincial de Cibitoke.

Certains enseignants n’ont pas su de prime abord pourquoi les enfants fuyaient l’école. « Moi j’étais en train de donner une leçon de cours quand je vis d’un coup les enfants sortir par la porte et par les fenêtres en vrac et en désordre. Je pensais qu’il y avait un autre problème d’insécurité surtout qu’ici à Cibitoke, il y a souvent de l’insécurité causée par des bandes armées » raconte un enseignant rencontré sur place.

Selon la même source, le comportement est lié aux messages qu’ils captent à la maison. « On ne peut pas comprendre comment les enfants pouvaient réagir de la même façon et au même moment. C’est possible qu’à la maison ils sont intoxiqués par les parents ou par les voisins sur les méfaits du vaccin contre le covid-19, ajoute l’enseignant.

D’autres pensent aux conséquences des discours des hautes autorités de l’Etat, en l’occurrence à celui du Premier Ministre Alain Guillaume Bunyoni. « Au Burundi, les gens respectent la parole de l’autorité quel que soit le message qu’elle véhicule. Si le premier ministre a dit publiquement que le vaccin peut causer des problèmes, le message a été capté par beaucoup de Burundais, les enfants y compris » précise un autre enseignant.