Opinion : La violence est dans l’esprit du parti cndd-fdd

Depuis 2005, quand le parti cndd-fdd a accédé au pouvoir, la violence n’a cessé de s’observer au Burundi. Seize ans au pouvoir, seize ans de violence. Le parti de l’aigle a pris cette option pour semer la terreur, et empêcher toute voix contraire à son idéologie. Voilà pourquoi le peuple burundais souffre et souffrira encore, tant que le parti cndd-fdd restera au pouvoir.

Quoi de plus étonnant si la violence monte en flèche une année quatre mois après que le Président Evariste Ndayishimiye est au pouvoir ! Au moment où des gens s’attendaient à un changement par rapport à son prédécesseur feu Pierre Nkurunziza, les rapports des défenseurs des droits humains montrent que plus de 500 personnes ont été assassinées durant cette période. Ce qui est malheureux, c’est que la violence continue à des allures inquiétantes.

Partout dans le pays, on observe les enlèvements, les disparitions forcées, les exécutions extrajudiciaires, les arrestations arbitraires, Les cadavres retrouvés jetés dans les rivières ou dans les buissons. La plupart des victimes sont les membres des partis de l’opposition, les militaires ex-FAB, les groupes ethniques ciblés, certains membres de la société civile, certains membres du parti au pouvoir qui s’opposent à des pratiques de violence etc.

Les différents exemples montrent que le parti cndd-fdd a été caractérisé par beaucoup de violations des droits humains durant tout le temps qu’il est à la tête de l’Etat et même avant. On se souviendra qu’en date du 2 juillet 1996, à Bugendana de la province Gitega, 648 tutsis rescapés de 1993, ont été sauvagement tués par les rebelles du cndd-fdd encore au maquis. Deux mois après, les mêmes rebelles ont tué Monseigneur Joachim Ruhuna Archevêque de Gitega le 9 septembre 1996, selon les rapports des défenseurs des droits humains.

Le 30 avril 1997, 40 jeunes séminaristes de Buta en province Bururi au sud du pays, ont été assassinés par les mêmes anciens rebelles du parti au pouvoir. Ils avaient demandé à ces jeunes élèves de se séparer en hutus et en tutsis. Ils ont refusé et ont préféré mourir ensemble. Ces enfants ont marqué l’histoire du Burundi et ont été baptisés « Martyrs de la fraternité »

On n’oubliera pas non plus beaucoup d’embuscades tendues par les rebelles du cndd-fdd sur les routes qui mènent vers différentes localités du Burundi, des embuscades tendues contre des civils innocents. Ceux qui n’étaient pas tués, étaient déshabillés et contraints de consommer de la merde après une séance de sélection à caractère ethnique visant les tutsis. Tout cela montre qu’on ne pouvait pas s’attendre à des miracles du cndd-fdd après le maquis, précisent ces sources.

Un semblant d’accalmie ou l’hypocrisie du cndd-fdd

Le 28 août 2000, l’accord d’Arusha est signé entre les groupes armés et l’armée régulière de l’époque. Le cndd-fdd rentre au pays. Les groupes rebelles sont intégrés, tout le monde pousse un ouf de soulagement. On pensait que le Burundi allait sortir de la guerre civile qui avait commencé en 1993. Environ cinq ans d’accalmie.

Les élections de 2005, portent le parti cndd-fdd au pouvoir, après une transition de quatre ans, une transition partagée entre le parti UPRONA, Union pour le Progrès National, et le FRODEBU, le Front pour la Démocratie du Burundi. Une année après c’est-à-dire en 2016, la situation change. La terreur est instaurée sur tout le territoire. L’ Hypocrisie du cndd-fdd se dévoile ! La chasse aux membres des partis de l’opposition et à toute personne soupçonnée de dénoncer ce qui ne marche pas commence. On tue et on emprisonne.

En juillet 2006, 40 membres du parti FNL Palipehutu sont sauvagement tués et jetés dans la rivière Ruvubu, alors qu’ils étaient emprisonnés dans le camp militaire de Mukoni en province de Muyinga. L’événement marque le début de la répression sanglante du parti cndd-fdd contre les opposants.

Le 27 novembre 2013, deux bienfaiteurs italiens ont été assassinés à l’hôpital de Kiremba dans la province de Ngozi au nord du Burundi. Il s’agit de la Sœur Mamic Lukrecija, 50 ans, et de Francesco Bazzanie, un homme de 65 ans. Deux jeunes présumés auteurs Dieudonné Niyongabo et Joseph Nzobarinda ont tété arrêtés par la police conduits à la prison de Ngozi. Dieudoné Niyongabo a révélé aux juges l’implication de Jean Baptiste Nzigamasabo alias Gihahe, à cette époque Député du cndd-fdd élu dans la circonscription de Kirundo.

En date du sept septembre 2014, un autre drame s’abattit sur la paroisse Guido Maria Conforti de Kamenge en mairie de Bujumbura. Trois autres sœurs d’origine italienne sont tuées alors qu’elles étaient au couvent. Sœur Lucie, 75ans, Sœur Olga 83 ans, ont été assassinées au même moment, tandis que la troisième nommée Bernadette Boggia, 79 ans, a été décapitée quelques heures après. Un présumé auteur appréhendé par la police est un détraqué mental.

Le parti cndd-fdd n’hésite pas de se débarrasser de ses membres qu’il trouve modérés ou qu’il soupçonne avoir une compassion envers les victimes de l’oppression du pouvoir. Certaines sources pointent du doigt ce parti qu’il serait impliqué dans l’assassinat de Madame Afsa Mosi, qui fut Députée à l’Assemblée Législative de l’Afrique de l’Est, EALA en sigle. Elle a été tuée le 13 juillet 2016 à Gihosha en mairie de Bujumbura, une année après sa visite aux réfugiés du camp de Mahama au Rwanda. Elle avait pleuré quand elle avait vu les conditions de vie déplorables dans lesquelles se trouvaient les réfugiés.