Ce vendredi 29 octobre 2021, le gouvernement du Burundi a octroyé à tous les Directeurs Provinciaux de l’Enseignement, des véhicules et des ordinateurs. La distribution a été faite par le Chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye à Gitega. Certains trouvent que ces véhicules sont très chers, qu’il fallait plutôt commencer à résoudre le problème de manque de bancs pupitres étant donné que les écoliers de certaines écoles fondamentales suivent les leçons assis par terre.

Le Burundi compte 18 Directions Provinciales de l’Enseignement. Chaque Direction a obtenu de la part du gouvernement burundais, un véhicule d’une valeur de 60 000 dollars américains soit l’équivalent de 204 millions de francs burundais. Cela signifie que les 18 véhicules ont coûté 3 milliards 672 millions de francs burundais, c’est-à-dire 1 080 000 dollars américains.

Les interrogations sont multiples au sein des partenaires éducatifs. Ils se demandent si le gouvernement avait bien pensé avant d’acheter ces véhicules et les ordinateurs alloués aux Directeurs Provinciaux de l’Enseignement. « Je pense que le gouvernement n’a pas bien réfléchi sur les problèmes qui minent le secteur éducatif. Il fallait, à mon avis, résoudre le problème de bancs pupitres qui se remarque dans des écoles fondamentales, où les élèves suivent les leçons assis sur des pierres ou tout simplement dans la poussière » déplore un parent sous couvert d’anonymat.

L’avis est partagé avec certains enseignants. Ils disent qu’ils rencontrent beaucoup de difficultés quand ils dispensent les leçons aux enfants qui sont dans des conditions disconvenues. « Rien n’est embêtant que donner des leçons aux enfants qui sont en détresse. C’est de la peine perdue car la rentabilité est nulle. C’est même décourageant ! », se révolte un autre enseignant. Il estime que le gouvernement devrait commencer par résoudre le problème de manuels scolaires et les bancs pupitres pour les élèves .

Les syndicalistes ne disent pas le contraire. Ils déplorent le fait que l’exécutif prend des décisions sans consulter les partenaires éducatifs dont les syndicats. « En fait, si le gouvernement avait consulté les syndicats, il y aurait eu des échanges qui auraient conclu en faveur des enfants » indique un syndicaliste. Pour lui, « les autorités ont été égoïstes sinon, on aurait priorisé l’achat des bancs pupitres »

En guise de rappel, en du 24 février 2021, le Ministre de l’Education et de la Recherche Scientifique Gaspard Banyankimbona répondait aux questions orales du Sénat burundais. Concernant le manque de bancs pupitres, il avait dit que le gouvernement avait octroyé 1 milliard de francs burundais au ministère destiné pour réparer 100 000 bancs pupitres.