Burundi : Criminalité grandissante : les autorités se taisent, les défenseurs des droits humains alertent.

Les cadavres retrouvés dans différentes localités du pays deviennent de plus en plus nombreux dans ces derniers jours. La province Cibitoke est en tête avec 14 cadavres en une période de deux semaines. Les autorités se taisent, les défenseurs des droits humains alertent.

La situation est alarmante des ces derniers jours sur tout le territoire du Burundi. Depuis le mois d’avril 2021, des gens sont sauvagement assassinés, décapités et jetés dans des rivières. Au sommet vient la province Cibitoke qui a enregistré 14 cadavres retrouvés, en une période de deux semaines. Les défenseurs des droits humains sont préoccupés par des violations qui s’observent au Burundi depuis sept mois.

Dans son rapport publié ce jeudi 4 novembre 2021, l’Initiative pour les Droits Humains au Burundi lance un cri d’alarme. Selon Carina Tertsakian, chercheuse au sein de l’Initiative, la situation de violation des droits humains au Burundi devient inquiétante. « Des dizaines d’opposants politiques ont été arbitrairement arrêtés ou enlevés, certains accusés de collaborer avec des groupes armés à la suite d’une séries d’attaques. Bon nombre d’entre eux ont été détenus au secret au siège du service national de renseignements à Bujumbura où certains ont été torturés » indique Carina Tertsakian.

Selon le rapport, le comportement de certains policiers est à déplorer. Et là, il évoque le cas de Moïse Arakaza qui fut commissaire de police en commune Mugamba de la province Bururi au sud du pays. Ce policier est impliqué dans plusieurs cas de tortures et d’arrestations arbitraires de tous ceux qu’il considère soutenir l’opposition armée. « Il frappait des détenus avec le côté plat d’une machette, les frottait du piment dans le nez, menaçant de les tuer » continue le rapport.

Silence complice des autorités

Des gens se demandent pourquoi le gouvernement reste da son silence au moment où des burundais meurent comme des mouches. Certains osent dire que le gouvernement est complice. « Ce n’est plus un secret. Les crimes qui se commettent sont orchestrés par l’Etat. S’il avait la volonté de les arrêter la criminalité, il l’aurait fait car il a tous les pouvoirs » indique n autre défenseur des droits humains.

Le silence des autorités au plus haut sommet de l’Etat montre que les défenseurs des droits humains qui dénoncent les violations disent la vérité. « Si nous observons le silence des hautes autorités et celui du Président de la République, nous pouvons dire que les rapports des défenseurs des droits humains qui chargent les autorités sont corrects » indique Me Immaculée Hunja, Représentante du Mouvement Femmes et Filles pour la Paix et la Sécurité au Burundi.