Burundi-Sécurité : Un incendie dans la prison centrale de Gitega emporte des vies humaines

C’était ce mardi 7 décembre 2021 vers 4 heures du matin, heure locale, quand la prison centrale de Gitega, capitale politique du Burundi a pris feu. Même si les autorités disent que l’origine de l’incendie est un court-circuit, d’autres pensent plutôt à une source criminelle. C’est la deuxième fois que cette prison est incendiée en moins de trois mois. En août dernier, une tentative avait eu lieu, sans faire de dégâts.

La nuit de mardi n’a pas été heureuse aux prisonniers de la prison centrale de Gitega, la capitale économique du Burundi. Un incendie dont l’origine ne fait pas l’unanimité a ravagé cette maison de détention. Le bilan fait état de 38 morts et 60 blessés selon la source gouvernementale. Mais des sources sur place indiquent que plus d’une centaine seraient morts.

Prospère Bazombanza, le vice-président de la République accompagné de trois ministres a déploré l’incident tout en confirmant que l’origine de l’incendie est un court-circuit électrique. Une affirmation gratuite selon certains qui se demandent pourquoi le vice-président se presse à conclure avant de faire des enquêtes. Ils pensent plutôt que l’incendie serait d’origine criminelle, surtout que la même prison avait connu un autre incendie qui n’a pas causé de dégâts au mois d’août dernier.

En plus le camion extincteur est arrivé quelques deux heures après le début de l’incendie. Des gens disent que si l’intervention avait été rapide, on n’aurait pas enregistré un tel bilan. De surcroit, les policiers et les militaires avaient encerclé la prison pour empêcher les prisonniers de sortir pour se sauver, selon une autre source. Un autre comportement qui laisse perplexes les uns et les autres. « Pourquoi n’a-t-on pas ouvert les portes pour laisser les prisonniers sortir et les garder à l’extérieur au lieu de les laisser mourir calcinés ? Les responsables sont redevables » poursuit la source.

D’autres éléments chargent les autorités

Un autre élément qui charge les autorités, c’est que, toujours selon nos sources, les Imbonerakure qui étaient dans cette prison avaient été évacués. « Un exemple parmi tant d’autres, est celui d’un certain Ndiritiro, surnommé général. La veille, il avait été évacué, transféré à la prison centrale de Mpimba en mairie de Bujumbura. Les autres ont été transférés systématiquement . »

Lors de l’incendie, un passant a été arrêté par la police l’accusant d’avoir voulu prendre des photos. Il a été conduit vers un endroit non encore connu. « Tout cela montre qu’il y a quelque chose qui se cache derrière l’incendie. Personne ne pourra justifier pourquoi il a été arrêté pour moindre soupçon et même s’il en avait pris, il n’y aurait rien d’anormal » indique un habitant de Gitega qui était sur les lieux lors de l’arrestation.
Les mêmes sources font savoir également que le bâtiment visé était celui des prisonniers politiques. Mais ils sont parvenus à se sauver indiquent toujours nos informateurs. Les quartiers 4 et 6 ont été les plus touchés.

Les blessés évalués à une soixantaine, ont été transportés à l’hôpital de Gitega. « Les frais d’hospitalisation pour les blessés, et ceux des funérailles pour les morts sont à la charge du gouvernement » . a précisé Prospère Bazombanza.
La prison centrale de Gitega a pris feu au moment où la veille, au tribunal de résidence de Gitega, 1000 dossiers judiciaires avaient été volés par des gens non encore identifiés. Des gens se posent des questions sur ce qui se passe au Burundi. « Des phénomènes sociaux qui n’augurent pas du tout le bonheur » désespère un autre habitant.