Sécurité : Connaître la vérité sur l’hécatombe de la prison de Gitega, une question qui incommode Evariste Ndayishimiye.

Lors d’une conférence publique tenue ce mercredi 28 décembre 2021 avec les journalistes, le Président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye s’est exprimé sur des points concernant la vie du pays. Répondant aux questions relatives à l’incendie qui a ravagé la prison de Gitega, le Président s’est montré irrité. L’émotion est expressive selon certains analystes.

Le Président de la République n’était pas conforté quand il fallait répondre à des questions en rapport avec l’inhumation de prisonniers victimes de l’incendie. Un journaliste a voulu savoir si tous les prisonniers péris dans l’incendie ont été inhumés. Il voulait aussi avoir un effectif actualisé de victimes.

La question a irrité le Président. En ces termes, il a répondu « tu fais la honte de poser une telle question en tant que journaliste. Tu veux dire que tu ne sais pas qu’ils ont été enterrés alors que même une messe a été dite. Et là j’ose croire que tu passes tout le temps au quartier propageant des dires qu’ils n’ont pas été inhumés »

Et Evariste Ndayishimiye d’ajouter. « C’est vous qui ternissez l’image du pays. C’est possible que tu l’écrives sur les réseaux sociaux pour mentir à la population. Moi j’ai toujours conseillé qu’il faut donner de vraies informations » a martelé le Président de la République, qui informe le publique que l’effectif total du nombre de victimes s’élève à 46, même si les rapports des défenseurs des droits de l’homme parlent d’entre 300 et 400.

« Pourquoi cette terreur envers les journalistes » ?

La réponse est celle de Bob Rugurika, le Directeur de la Radio Publique Aficaine. « La réponse n’est pas du tout surprenante. Personnellement je n’ai pas été surpris, car c’est un président anti-démocratique qui dirige un pays de non droits aujourd’hui. Vous comprenez que le métier de journalisme n’est pas le bienvenu chez Evariste Ndayishimiye » indique Bob Rugurika.

S’exprimant sur les voix d’ondes de la « Radiotélévision Renaissance », Bob Rugurika trouve qu’il y a des menaces dans les propos du Président de la République. « Un Président qui s’adresse publiquement comme cela à un journaliste, c’est l’exposer aux dangers. Quand j’ai entendu les propos, j’ai senti qu’il exprimait un sentiment de colère contre le journaliste. J’ai senti même une sorte de haine envers le journaliste et je craint pour sa sécurité » s’inquiète Bob Rugurika.

On signalerait que le Président de la République Evariste Ndayishimiye a bien précisé que l’origine de l’incendie est un court-circuit causé par le branchement de téléphones des prisonniers.