DROITS DE L’HOMME : Plaidoyer pour les réfugiés burundais en Tanzanie

Les réfugiés burundais qui sont sur le sol tanzanien depuis 2015, n’ont cessé d’être persécutés par les autorités tanzaniennes. Beaucoup ont été tués, beaucoup d’autres enlevés puis portés disparus. Depuis leur séjour en exil dans ce pays, les défenseurs des droits de l’homme ont régulièrement sorti des rapports qui dénoncent les violations que subissent les réfugiés burundais, malgré l’existence des textes de lois qui protègent les réfugiés. Malheureusement, au lieu de changer, la situation s’est empirée. Ce qui pousse des politiciens burundais à lancer un cri d’alarme.

« C’est la honte pour un pays comme la Tanzanie qui a à maintes reprises abrité des pourparlers de paix pour les pays de la sous-région, de constater que cette nation viole au grand jour les droits des réfugiés. Son image est ternie, voilà tout »
 ! déplore un réfugié burundais du camp de Nyarugusu. Il considère la Tanzanie comme un pays voyou qui a complètement perdu son lustre.

Le comportement tanzanien face aux réfugiés burundais préoccupe aussi les politiciens burundais. Tel est le cas de Frédéric Bamvuginyumvira, Président de la Coalition des Forces de l’Opposition pour le Rétablissement de l’Accord d’Arusha, CFOR-Arusha. Cette coalition a adressé une correspondance à la cheffe de l’Etat tanzanien, lui demandant de faire arrêter les exactions faites aux réfugiés burundais.

Selon Frédéric Bamvuginyumvira, c’est la deuxième correspondance du genre écrite à Samia Suluhu Hassan, Présidente de la République unie de Tanzanie à côté de celle écrite en avril 2021. Cette dernière n’a rien produit comme effet, car la situation d’insécurité a toujours prévalu dans des camps de réfugiés burundais en Tanzanie.

En guise d’exemples, en date du 05 janvier de l’année en cours, la police tanzanienne et les basungusungu, ont détruit toutes bananeraies et les champs de plantations appartenant aux réfugiés burundais qui sont dans les camps de réfugiés. A part les champs de cultures, toutes les activités génératrices de revenues sont interdites. Et tout cela se fait en présence des autorités tanzaniennes.

« Si les autorités tanzaniennes ne veulent pas héberger les réfugiés burundais, la solution n’est pas de les tuer ou de les malmener outre mesure. Il faut leur permettre de chercher un autre asile » suggère Fr. Bamvuginyumvira, sinon, « La Tanzanie est en train la loi du 10 janvier 1964 et celle du 10 janvier 1975, qu’elle a elle-même ratifiées » ajoute-t-il.

Des avis partagés

Charles Nditije est Président du parti UPRONA de l’opposition. Dans une déclaration sortie le 10 janvier de cette année 2022, le parti UPRONA condamne « la complicité coupable et criminelle des autorités burundaises et tanzaniennes dans les violations des droits des réfugiés burundais » . Il pointe du doigt la responsabilité des autorités tanzaniennes qui n’entreprennent aucune mesure pour faire arrêter les exactions.

Il appelle les Nations Unies, le HCR, l’Union Africaine et la Communauté Est Africaine, à user de leur influence afin d’amener la Tanzanie à respecter les droits des réfugiés burundais. Selon Charles Nditije, « Il n’est pas normal que ce calvaire qui perdure depuis plus de 5 ans, ne suscite aucune réaction connue de leur part, alors que pareille situation est inédite dans l’histoire récente des réfugiés »