BURUNDI : DESTRUCTION MECHANTE, UNE ARME DE GUERRE

Il s’observe dans ces jours dans des provinces du pays un phénomène social inhabituel. Des années se passent que le problème existe, mais aucune réaction contre ce comportement ne de remarque de la part des autorités pour l’arrêter. Il persiste encore car en date du 3 novembre de cette année, une autre destruction méchante de cultures s’est produite en commune Gatara c’est dans la province de Kayanza au nord du pays. Certains lient le phénomène aux conflits fonciers, tandis que d’autres l’attribuent aux conséquences des enseignements à l’intolérance politico-ethnique qui s’est accrue depuis 1993.

Le cas le plus récent est celui qui s’est produit en commune Gatara de la province Kayanza. En date du 3 novembre 2022, sur la colline Munini, 864 m2 de culture de maïs appartenant à un certain Révérien Nizigiyimana, chef de colline, ont été déracinés par des gens non identifiés. Des gens pensent que cela est dû aux conflits fonciers surtout que la commune Gatara est la plus peuplée des communes du Burundi avec une densité de 900 habitants par km2 en 2017. Dans cette commune des familles migrent régulièrement ailleurs dans d’autres provinces du pays à la recherche d’autres lopins de terre.

Pour le ce cas qui s’est produit sur la colline Munini, même si certains pensent aux conflits fonciers, d’autres croient plutôt à l’intolérance politico-ethnique qui s’observe au Burundi depuis 1993. Les opposants au pouvoir sont souvent victimes de destruction méchante. Des maisons, des champs de cultures, n’ont cessé d’être détruits pour la seule raison d’appartenir aux partis dits de l’opposition. Le bétail en a été aussi victime.

Sans respecter l’ordre chronologique, on peut citer quelques cas, qui montrent que le pays a souffert et souffre encore de divisions de toutes sortes qui n’ont pas épargné, des champs de cultures voire des maisons. Les cas qui vont être cités figurent parmi plusieurs d’autres qui se sont déroulés à des différents endroits du pays. Le choix de ces cas ne s’est basé sur aucun critère.

Au mois de mars 2015, les autorités d’alors en province Bubanza ont ordonné la destruction de tous les plants de la culture Stevia appartenant à la société STEVCO pour la simple raison que l’initiateur du projet est le patron d’un parti de l’opposition MRC-Rurenzangemero. En province Kirundo, en date du 18 mars 2020, sur la colline Kagoma de la commune Bugabira, des hectares de bananeraies et de maniocs ont été détruits par des membres du parti au pouvoir avec le but de persécuter les opposants.

Le cheptel n’est pas épargné

Selon l’Agence France Presse, de 1993 à 2006, le cheptel burundais se comptait à 800 000 têtes. Avec 13 de conflit, il n’en restait que 300 000 seulement. Selon toujours l’AFP, les rebelles hutu qui opéraient dans le pays, tuaient à leur passage des vaches, un animal vénéré par la communauté tutsi. Plusieurs témoins affirment que ces vaches n’étaient pas tuées pour nécessairement être mangées, mais tout simplement pour manifester l’aversion que ces rebelles éprouvaient envers les propriétaires.

Au mois de novembre 2020, sur la colline Gasenyi, zone Mudende de la commune Buyengero, dans la province de Rumonge, deux vaches ont été tuées par des malfaiteurs qui leur ont donné de l’acide. Les vaches appartenaient à Valentin Ndyibingoye, un retraité de police.

Le comportement est aussi lié à l’intolérance politique. Si on revient sur le cas de la province Kirundo, des porcs appartenant aux membres du parti CNL, Congrès National pour la Libération, ont été tués en mars 2020, sur la colline Kagoma. Ceci montre que les membres des partis de l’opposition sont la cible.

Aussi, faut-il signaler l’hôtel de Jean Minani, vandalisé en décembre 2017. Construit au centre de la province Kirundo, l’hôtel a été pillé avant d’être détruit par des agents du pouvoir. Ils accusaient les responsables de l’hôtel d’avoir logé des personnes qui menaçaient la sécurité publique. Mais en réalité, selon des sources sur place, le bâtiment a été détruit car son propriétaire, le docteur Jean Minani était à la tête du Conseil National pour le Respect de l’Accord d’Arusha pour la paix et la Réconciliation au Burundi, de la constitution et de l’Etat de Droit- CNARED-Giriteka, une organisation opposée au pouvoir du parti CNDD-FDD.