BURUNDI-JUSTICE : « LA CONDAMNATION DE LA JOURNALISTE FLORIANE IRANGABIYE PROUVE LA DEPENDANCE DE LA JUSTICE BURUNDAISE »

Après la décision du Tribunal de Grande Instance de Mukaza ce lundi 02 janvier 2023, de condamner la journaliste Floriane Irangabiye, à 10 ans de prison ferme et de payer une amande d’un million de francs burundais beaucoup de voix réagissent contre. Certains juristes comme Maître Janvier Bigirimana, trouvent que la justice burundaise travaille pour satisfaire le parti au pouvoir le CNDD-FDD.

«  Le procès en question est politique. C’est un procès qui discrédite le pouvoir du cndd-fdd, parce que rien ne prouve que la journaliste est fautive, sauf qu’elle a exprimé ses opinions. En tant que journaliste, elle aurait traité une information que le pouvoir n’aimerait qu’elle soit connue du public  » indique Maître Janvier Bigirimana qui reste convaincu que l’accusation portée à cette journaliste, celle de collaborer avec les groupes armés est faux et archifaux.

Cet homme de Droit, déplore le comportement du gouvernement du Burundi et celui de la justice burundaise. Selon lui, la justice burundaise est devenue un outil du pouvoir en place pour réprimer les opposants. « Nous déplorons le comportement du gouvernement qui continue à prendre la justice comme un outil pour réprimer des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que toute personne qui a une opinion contraire à celle des autorités »

Ce juriste demande à la justice burundaise, plus particulièrement aux juges de la cour d’appel de se ressaisir afin qu’ils prennent conscience que ce qu’ils font ternit l’image du pays, salit le pouvoir en place. La justice quant à elle, perd sa crédibilité devant l’opinion tant nationale qu’internationale. Pour tout cela, Maître Janvier Bigirimana sollicite la libération inconditionnelle de Floriane Irangabiye.

Floriane Irangabiye, travaillait pour la Radio « Igicaniro ». Elle s’était installée au Rwanda, longtemps avant 2015. Elle était retournée au Burundi son pays natal en août 2022, pour une fête familiale. Une fête à laquelle elle n’a pas participé, car elle été arrêtée les premières heures de son arrivée. Avant d’être transférée à la prison de Muyinga, elle a passé des jours au service national de renseignements à Bujumbura.