BURUNDI : LE KIRUNDI VA FAIRE SES LUSTRES

Lors du congrès ordinaire du parti cndd-fdd, le Président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a déclaré que toutes les réunions officielles seront faites en Kirundi. L’objectif est de valoriser la langue nationale « le Kirundi » qui était depuis l’arrivée des langues étrangères avait perdu sa place dans des réunions officielles. Plus d’un saluent la mesure.

L’annonce a été faite par le Président de la République. Selon lui, la décision a été prise par le pouvoir exécutif. « Nous nous sommes convenus que toutes les réunions et tous les rapports doivent être faits en Kirundi. Il est inconcevable qu’on abandonne notre langue » a insisté le Chef de l’Etat. Il a dit ne pas comprendre comment des gens s’attaquent plus à celui qui commet une faute en français qu’à celui qui la commet en Kirundi. Il trouve que cela est dû au fait qu’on attribue plus de valeur à la langue française au détriment du Kirundi.

La promotion de la langue « Kirundi » est une idée saluée par pas mal de Burundais. Selon certains, la tenue de réunions, qui se faisait généralement en français limitait des gens à pouvoir exprimer leurs idées. Ils évoquent notamment le complexe qu’ils éprouvent à s’exprimer en français car « commettre une faute en français, justifie le bas niveau d’instruction » indique un fonctionnaire qui ne veut révéler son identité. Il précise que cela lui causait un problème de s’exprimer librement sans peur de moqueries.

Le mélange de termes, surtout français et kirundi, lors des réunions gênent certaines personnes qui trouvent que l’acte en soi est de nature à sous-estimer la langue nationale sous prétexte que le Kirundi manque de termes à expliquer certains mots français. L’argument n’est pas fondé selon des Burundais, qui avouent que même le français ne peut pas traduire tous les mots de la langue Kirundi.