En 2017, le Président Nkurunziza a inauguré les travaux d’extraction des terres rares à Gakara, dans la commune de Mutambu. À cette époque, les Burundais ont été informés que ces terres rares étaient parmi les plus importantes du monde, très recherchées, et qu’elles allaient permettre un développement extraordinaire du Burundi.

Le Président Nkurunziza a quitté les lieux en promettant aux habitants de la province de Bujumbura rurale que toutes les routes de cette région seraient asphaltées. En décembre 2022, le Président Ndayishimiye a annoncé que le Burundi avait déjà exporté plus de 1000 tonnes de terres rares, mais qu’aucun centime n’était entré dans les caisses de l’État burundais. Où donc est allé l’argent généré par ces exportations ? En juillet 2024, le Président Ndayishimiye a visité les sites d’extraction de cassitérite et de coltan dans la commune de Busoni, dans la forêt de Murehe.

A cette occasion, il a été révélé que des mines, auparavant exploitées puis scellées par les Belges au moment de l’indépendance du Burundi, avaient été redécouvertes. Les Burundais ont été informés qu’il y aurait plus de 12 millions de tonnes de cassitérite à extraire. Le Président Ndayishimiye a déclaré : « Jusqu’à l’arrivée de la fin du monde , les Burundais mangeront à leur faim ! »

Une leçon de la RDC et du Botswana.

Dans un pays mal gouverné, les ressources minières peuvent être plus une malédiction qu’une bénédiction. De nombreux pays africains riches en minerais et en pétrole ont rencontré de graves problèmes et n’ont jamais réussi à se développer. Un exemple proche est la République Démocratique du Congo (RDC), qui possède tous les minerais les plus recherchés au monde, mais dont les citoyens comptent parmi les plus pauvres de la planète, vivant dans des conflits incessants. Il y a un autre pays, le Botswana, également riche en diamants. Ce pays a établi une démocratie très solide, mettant en avant une bonne gouvernance et les droits de l’homme.

Les ressources minières du Botswana ont permis à ses citoyens de figurer parmi les plus riches d’Afrique ! Nous aussi, si nous ne favorisons pas la solidarité nationale, une gouvernance responsable et une véritable démocratie, les ressources minières ne nous apporteront rien. Ce que les Burundais ignorent, c’est qu’il y a déjà une exploitation minière considérable au Burundi, incluant l’or et la cassitérite, mais ces ressources ne rapportent rien au trésor public. Les revenus générés par l’exploitation minière finissent dans les poches de quelques puissants.

Les ressources minières sont cruciales pour le développement des pays. Mais sans bonne gouvernance, elles deviennent la richesse des voleurs