BURUNDI : LE RECEPISSE ELECTORAL, UNE CONDITION POUR BENEFICIER DES SERVICES ADMINISTRATIFS

Dans plusieurs provinces du Burundi, pour avoir droit aux documents administratifs ou à tout autre service, il faut exhiber un document qui atteste qu’on s’est fait enrôler pour les élections de 2025. Cette attitude des autorités est contestée par des hommes politiques et des citoyens qui trouvent qu’il y a abus. La période fixée pour se faire enrôler s’étend du 22 au 31 octobre 2024.

Le comportement s’observe dans plusieurs structures administratives du pays. Mais les cas dénoncés sont ceux de la mairie de Bujumbura, Bujumbura rural et la province de Mwaro. Certains administratifs et des jeunes imbonerakaure exigent la présentation d’un document qui prouve son enrôlement aux prochaines élections.

Dans Bujumbura mairie, les habitants de certains quartiers dénoncent le comportement des jeunes imbonerakure qui empêchent les habitants de puiser de l’eau s’ils n’ont pas de récépissé électoral. Une fois l’eau arrive dans les robinets, cela se remarque cela se remarque dans les zones de Ngagara et Kinama. C’est pendant cette période où le pays fait face à une crise sans précédent de manque d’eau dans les robinets.

A l’intérieur du pays, c’est le refus à l’accès aux intrants agricoles notamment dans la province de Mwaro. Certains trouvent ridicule l’attitude, « car si cela continue, les agriculteurs risqueraient d’être en retard par rapport à la saison culturale et les conséquences toucheront même ces administratifs zélés » indique un citoyen sous couvert d’anonymat.

« Le comportement est injuste »

L’attitude suscite des réactions de la part de certains politiciens qui estiment que c’est enfreindre aux droits des citoyens. Tel est le cas de Gabriel Banzawitonde, Président du parti APDR. S’exprimant sur les ondes de la radio Bonesha FM, cet homme politique trouve que c’est de l’injustice d’autant plus que nulle part n’est stipulé qu’on doit avoir un document qui atteste son enrôlement aux élections pour bénéficier des services administratifs.

« Comme il y a quelques provinces qui ont commencé à demander des récépissés avant de donner des services, des documents administratifs et autres dont la population a besoin, je pense que c’est de l’injustice car il n’y a aucun document administratif du ministère de l’intérieur qui prévoit de telles sanctions contre celui ou celle qui ne s’est pas encore fait enrôler » précise Banzawitonde.