Burundi : Rwasa-CNL enflamme les tensions politiques

Le procès opposant l’honorable Agathon Rwasa à son propre parti, le CNL, qui était prévu ce 11 novembre 2024, a été reporté à février 2025, suscitant la colère du camp Rwasa. Estimant que la Cour suprême traîne les pieds, la défense dénonce une tentative d’entraver la participation de Rwasa aux prochaines élections.

Pour la première fois, les deux factions en conflit au sein du CNL, parti d’opposition dirigé par Agathon Rwasa, se sont affrontées ce jeudi 7 novembre 2024 devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Le camp de Rwasa était représenté par les députés Pamphile Malayika et Léopold Hakizimana, assistés de leurs avocats, tandis que la faction rivale, menée par l’honorable Immaculée Ntacobakimvuna et l’honorable Thérence Mnirambona, défendait sa position.

L’audience a été brièvement suspendue après que le ministère de la Justice a demandé des éclaircissements sur le terme «  tout consort   » figurant dans les plaintes déposées par Rwasa contre Ntacobakimvuna et son groupe. Ce terme ambigu, ainsi que la soudaine apparition de plaintes déposées par un certain Janvier Nsabimana contre Rwasa, ont poussé la Cour à ajourner le procès pour permettre une clarification des parties concernées.

La défense de Rwasa, manifestement contrariée par ce report, y voit une manœuvre visant à exclure le chef de l’opposition de la course électorale. Néanmoins, elle se félicite de l’ouverture tant attendue du procès, dont les plaintes ont été déposées il y a plus d’un an. À l’inverse, le camp Ntacobakimvuna se dit satisfait de ce report, affirmant ne pas avoir été informé des plaintes de Janvier Nsabimana et estimant nécessaire de mieux préparer leur réponse.

Alors que le procès est désormais renvoyé au 27 février 2025, la question demeure : ce report marque-t-il un temps de préparation équitable pour toutes les parties ou une tactique pour maintenir la pression sur l’opposition à l’approche des élections ?