Pendant une période d’une année entre 170 et 180 réfugiés burundais en exil en Tanzanie ont été enlevés depuis 2019.

"Des trois camps des réfugiés burundais en Tanzanie à savoir Nduta, Nyarugusu, et Mutenderi, c’est Nduta qui a enregistré beaucoup de réfugiés burundais enlevés. Plus de 120 cas à l’heure actuelle." C’est le constat de la Coalition Burundaise des Défenseurs des Droits de l’Homme des Personnes Vivant dans des Camps des Réfugiés, CBDH-VICAR en sigle.

Léopold Sharangabo vice-président de ladite coalition accuse la police tanzanienne qui travaillerait en connivence avec les Imbonerakure, les jeunes du parti CNDD-FDD, parti au pouvoir au Burundi, ainsi que des argents du service de renseignements burundais.

"Ils sont enlevés vers 2 heures du matin, conduits ensuite vers Kibondo en Tanzanie pour y être emprisonnés d’abord avant d’être rapatriés au Burundi ou tout simplement livrés à la mort selon les cas" informe la coalition.

Qui sont la cible ?

Les personnes ciblées sont essentiellement les anciens militaires, les membres des partis de l’opposition, les défenseurs des droits de l’homme et éventuellement toute personne soupçonnée de livrer des informations.
"Certains sont accusés de bandits, d’autres d’appartenir aux groupes armés qui attaquent le Burundi etc." continue Léopold Sharangabo
"Un alibi pour avoir un prétexte" poursuit-il.

Le HCR : Complicité ou Incapacité ?

C’est la question que se posent les défenseurs des droits de l’homme. Ils disent que les réfugiés sont sous la protection du HCR. Pour cette raison ils ne comprennent pas pourquoi ce genre de situation arrive alors que les agents du Haut Commissariat des Réfugiés sont là.« "Nous craignons la complicité entre ceux qui devraient protéger les réfugiés burundais" » indique la coalition.

La CBDH-VICAR demande à l’État tanzanien de respecter les lois internationaux qui régissent les réfugiés sinon tôt ou tard ce pays répondra devant la justice.
Au HCR, la coalition demande de jouer son rôle de protecteur

Par Chris Divin Mugisha