BUJUMBURA-MPIMBA : DES EXTRACTIONS DE CERTAINS PRISONNIERS INQUIETENT

L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-BURUNDI) s’inquiète des extractions des prisonniers, constatées depuis quelques mois dans la prison centrale de Mpimba. Ces actes justifient les violations graves des droits humains au Burundi, d’autant plus qu’ils se font en violation de la loi qui protège les prisonniers.

L’ACAT-BURUNDI a recensé quelques cas d’extractions signalés dans la prison centrale de Mpimba. Il s’agit du colonel Léonidas Hatungimana, de son ami Richard Ndayishimiye ainsi que d’un certain Egide Nkurunziza. « Parmi les cas signalés figure celui du colonel Léonidas Hatungimana, alias Muporo sorti de la prison le 22 octobre 2024 par des agents du service national de renseignements et de son ami Richard Ndayishimiye exfiltré de la prison le 23 octobre 2024. Tous deux extraits de la prison sans aucune transparence.

Ces actions posent de nombreuses questions concernant les compétences légales des acteurs impliqués et de la conformité de ces pratiques avec les lois en vigueur au Burundi » indique ACAT-BURUNDI. Le troisième cas est celui d’Egide Nkurunziza accusé d’appartenir au groupe armé RED-TABARA. Il a été illégalement transféré le 16 juillet 2024, dans un cachot du service national de renseignement tout près de la Cathédrale REGINA MUNDI.

« Tout cela en violation de l’article 399 du code de procédure pénale »

Selon ACAT-BURUNDI, « l’article montre qu’il est clair que seul le magistrat instructeur ou son supérieur hiérarchique peut délivrer un mandat d’extraction pour qu’un détenu soit sorti d’une maison de détention dans un cadre légal. En outre, l’article 401 alinéas 3 du code de procédure pénale précise qu’un détenu peut être libéré par un mandat d’élargissement qui supprime les effets de la détention déjà subie par l’inculpé. Tout autre forme de sortie est illégale et constitue une violation des droits fondamentaux. », explique toujours ACAT-BURUNDI tout en précisant que les chefs des établissements pénitentiaires ont la responsabilité légale et claire en matière de protection et de sécurité des détenus sous leur garde, comme le confirme l’article 3 de la loi numéro 1 / 12 du 18 avril 2006 portant régime pénitentiaire.