Alerte : Clément Nkurunziza est en danger de mort à la prison de Ngozi !

Les nouvelles en provenance de la prison de Ngozi et concernant Clément Nkurunziza sont alarmantes. Pour rappel, Clément Nkurunziza est « le bouc émissaire idéal » que les membres de l’association « ZIRIKANA UB-95 », un club très fermé, se sont trouvés pour assouvir leur soif de vengeance contre les Tutsi du Burundi, en général, et contre Clément Nkurunziza en particulier. ZIRIKANA UB-95 regroupe essentiellement des rescapés du massacre d’une vingtaine d’étudiants hutu perpétré sur le campus Mutanga de l’Université nationale du Burundi dans la nuit du 11 au 12 juin 1995. Ses membres sont tous encartés au CNDD-FDD.

Ancien Président de l’Association des Etudiants de Rumuri (ASSER), Clément Nkurunziza, qui a été emprisonné pendant deux ans sans jugement, est accusé par ZIRIKANA UB-95 d’avoir organisé ce pogrom. Alors que lui-même, preuves irréfutables à l’appui, clame son innocence en vain. En effet, il n’était plus président de l’ASSER à la date des faits tragiques qui lui sont reprochés.
Accusé par « ZIRIKANA UB-95 » d’avoir organisé ce massacre d’étudiants hutu
commis par des jeunes extrémistes tutsi de l’association « Sans Echec », Clément
Nkurunziza a été rapatrié de force des Etats Unis le 23 mars 2018 et ce à la demande insistante du gouvernement du Burundi. Clément Nkurunziza avait
demandé asile dans le pays de l’oncle Sam. Il ne sera jugé que deux ans après son
incarcération, à savoir le mercredi 22 janvier 2020.

Quelques semaines après la délibération des juges, Clément Nkurunziza a été
condamné à perpétuité par une justice aux ordres des Généraux qui tiennent tous les
rouages de l’Etat burundais depuis 2005.
Pierre Nkurunziza était membre de ZIRIKANA UB-95. Comme d’ailleurs Evariste
Ndayishimiye et Alain-Guillaume Bunyoni projetés actuellement sur l’avant-scène de
l’actualité burundaise.

Ces deux généraux de l’armée et de la police burundaises figurent parmi les
principaux fascistes animateurs du coup d’Etat militaire qui a organisé le hold-up
électoral du 20 mai 2020. Ce coup de force militaire a abouti à l’anéantissement de
tout espoir, pour le peuple burundais, de changer le régime dictatorial et sanguinaire
du CNDD-FDD par la voie des urnes.

L’Association ZIRIKANA UB-95 comprend aussi des civils dont le Procureur Général
de la République, M. Sylvestre Nyandwi, ancien condisciple de Clément Nkurunziza
et dont le rôle dans son emprisonnement abusif et dans son jugement tardif à charge
et jamais à décharge, a été prépondérant. De ce fait, Clément Nkurunziza n’a pu
bénéficier d’une justice équitable.

Le résumé succinct des dernières péripéties et souffrances infligées à Clément Nkurunziza à la prison de Ngozi en dit long sur la cruauté du système politique qui tient le Burundi comme une proie dans les serres de l’aigle noir, symbole du CNDD-FDD.
Samedi le 13 juin 2020, le Directeur de la prison de Ngozi, M. Willerme Ndayizeye, a
convoqué Clément Nkurunziza dans son bureau. Après cet entretien et alors que Clément Nkurunziza allait quitter le bureau du Directeur, celui-ci lui a annoncé brutalement qu’il devait être fouillé.

Clément Nkurunziza a trouvé cette démarche étrange. Car il ne voyait pas les raisons pour lesquelles il devait subir une fouille impromptue. Et il a été effectivement fouillé. Après cette fouille, le Directeur a donné l’ordre à des membres de la milice Imbonerakure qui sévissent comme des exécutants de basses et criminelles œuvres au sein de la prison de Ngozi comme dans toutes les prisons du Burundi du reste, de fouiller également sa chambre de fond en comble.

Au cours de la fouille de sa chambre, ces Imbonerakure de service ont saisi deux
téléphones, dont un smartphone et un téléphone ordinaire. Ils les ont emportés et les ont remis au Directeur de la prison qui venait, ainsi, de couper Clément Nkurunziza de tout contact avec l’extérieur.
Deux jours après cette fouille, à savoir lundi le 15 juin 2020, Clément Nkurunziza a voulu vérifier si son argent était toujours caché dans un lieu secret où il avait l’habitude de le mettre à l’abri des voleurs éventuels. Cet argent qui lui servait pour payer ses provisions alimentaires avait été subtilisé également. Aussitôt, Clément Nkurunziza a déclaré le vol de son argent au Directeur de la prison. Il était persuadé que la somme avait été volée au moment où les Imbonerakure fouillaient sa chambre et emportaient ses téléphones.

Le Directeur de la prison, indifférent et peu compatissant, lui a suggéré de porter plainte auprès du Procureur de Ngozi, M. Franck Ininahazwe. « S’il pensait qu’on lui avait volé son argent. » Clément Nkurunziza a aussitôt écrit au Procureur et lui a demandé de diligenter une enquête afin de retrouver les coupables du vol de son argent. Dans le passé, ce même Procureur a été Directeur de la prison de Ngozi et il n’a jamais facilité la vie à Clément Nkurunziza. Car, il lui a saisi des téléphones aussi à deux reprises.

Au lieu d’enregistrer sa plainte et de donner une suite favorable à sa requête, le Procureur a convenu avec le Directeur de prison de Ngozi de transférer Clément Nkurunziza d’une chambre qu’il avait aménagée et équipée pour 500.000 francs. Ainsi, l’administration pénitentiaire a réquisitionné sa chambre et l’en a expulsé sans lui indiquer toutefois un autre
endroit où il pouvait dormir. De ce fait, Clément Nkurunziza a passé deux jours dans un couloir de la prison sordide de Ngozi.

Jeudi 18 juin 2020, le jour de l’investiture du Général Evariste Ndayishimiye, l’information concernant le traitement indigne infligé à Clément Nkurunziza par le Procureur et le Directeur
de prison a été diffusée par une radio burundaise en exil. Après la divulgation de cette information, l’administration pénitentiaire a donné l’ordre pour que Clément Nkurunziza soit déménagé immédiatement du couloir où il croupissait depuis deux jours. L’administration pénitentiaire l’a ensuite installé dans un autre endroit de la prison, un hangar dénommé Kirongozi. En parallèle, elle a lancé une enquête pour savoir qui avait fait fuir l’information concernant les fouilles et les vols des deux téléphones et de l’argent de Clément Nkurunziza.

Le Directeur a ensuite accusé Clément Nkurunziza d’avoir transmis lui-même ces
informations à quelqu’un à l’extérieur de la prison de Ngozi et ce grâce à un téléphone. Alors que Clément Nkurunziza affirme qu’il ne savait absolument pas que des informations le concernant avaient été diffusées par cette radio burundaise en exil.
Depuis la diffusion de ces informations par cette radio numérique, l’Administration
pénitentiaire est perturbée. Selon plusieurs sources au sein de la prison de Ngozi, elle aurait même été prise de panique. Car, elle a tout de suite donné ordre au chef responsable du hangar Kirongozi d’indiquer à Clément Nkurunziza un autre emplacement où il pourrait construire une autre chambre individuelle. « A une condition cependant, a indiqué le Directeur de la prison, qu’il te paye les frais d’aménagement de sa chambre. »

Ainsi, Clément Nkurunziza a-t-il dû payer une somme importante d’argent pour aménager une nouvelle chambre de détention. Les travaux d’aménagement lui ont coûté un prix exorbitant et cette dépense imprévue a complètement déstabilisé ses ressources financières.
Mais surtout, Clément Nkurunziza est très inquiet en ce qui concerne sa sécurité. Car, il vit dans une insécurité totale. En effet, l’emplacement où il a été autorisé d’aménager sa nouvelle chambre dans le hangar Kirongozi, constitue une partie dangereuse de la prison de Ngozi où sont incarcérés des délinquants notoires, des détenus accusés d’avoir commis des vols graves, des prisonniers illettrés qui consomment de la drogue à plusieurs reprises dans la journée. Dans ce hangar, on compte environ 120 détenus de prisonniers potentiellement très violents.

Depuis, Clément Nkurunziza craint, qu’à tout moment, puisse survenir une rixe provoquée intentionnellement par l’administration pénitentiaire au cours de laquelle il pourrait perdre la vie.
Le Procureur, M. Franck Ininahazwe et le Directeur de prison, M. Willerme Ndayizeye, se plaignent pourtant de Clément Nkurunziza qui, déclarent-ils, chercherait à porter à la connaissance de l’opinion publique nationale et international les exactions, les humiliations et les vols dont il est victime au sein de la prison de Ngozi. Ces faits accablants et inconnus
du grand public, estiment-ils, pourraient leur porter préjudice. Etrange inversion de culpabilité où les responsables des abus abominables et inacceptables commis contre
Clément Nkurunziza se considèrent comme ses victimes.

La situation que vit Clément Nkurunziza au sein de la prison de Ngozi est horrible,
scandaleuse et révoltante. Elle donne de la justice burundaise le visage d’une barbarie repoussante. Aussi, la seule initiative urgente qui puisse être entreprise afin que l’administration pénitentiaire de Ngozi hésite avant de faire assassiner Clément Nkurunziza pour le compte de ZIRIKANA UB-95, consiste à lancer une alerte générale, urbi et orbi. Afin que l’irréparable ne soit pas commis.

Athanase Karayenga
Fondation Bene Burundi
fondation.bene.burundi@gmail.com
Le 26 juin 2020