Baisse du dollar sur le marché noir, mais aucune hausse visible des réserves en devises, alerte PARCEM

Alors que les taux du dollar et d’autres devises étrangères ont récemment baissé sur le marché parallèle, l’organisation PARCEM (Parole et Action pour le Réveil des Consciences et l’Évolution des Mentalités) alerte sur une illusion de stabilité qui ne reflète en rien une amélioration réelle de la situation macroéconomique du pays.

Selon Faustin Ndikumana, président de PARCEM, cette baisse n’est pas le signe d’une augmentation des réserves en devises étrangères détenues par la Banque de la République du Burundi (BRB). Il n’existe, selon lui, « aucune preuve concrète que les coffres de la BRB ont été renfloués ».

L’organisation pointe une confusion entretenue par le double système de change : l’un officiel, communiqué par la BRB, et l’autre, pratiqué dans les rues, souvent perçu comme le véritable indicateur économique. « Beaucoup de citoyens croient que le taux réel est celui du marché noir, car l’accès aux devises dans les circuits officiels reste limité », regrette Ndikumana.

PARCEM avance que la récente baisse du dollar sur le marché noir pourrait simplement être liée à une baisse temporaire de la demande, les acheteurs anticipant une arrivée prochaine de devises issues de l’exportation minière.

Mais pour Faustin Ndikumana, cela ne suffit pas : « Si les choses ont réellement changé, la BRB doit injecter les devises dans les banques commerciales, afin que la population puisse y accéder sans passer par des circuits informels. »

L’organisation recommande aussi de prioriser les allocations de devises aux sociétés stratégiques comme REGIDESO ou BRARUDI, qui en ont besoin pour importer des équipements essentiels. Elle appelle enfin à la rationalisation des dépenses publiques, en limitant notamment les missions non essentielles à l’étranger.