L’ONU prolonge d’un an le mandat du rapporteur spécial sur les droits de l’homme au Burundi, malgré les protestations de Bujumbura

Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, réuni à Genève, a décidé de renouveler pour une année supplémentaire le mandat du rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi, M. Fortuné Gaëtan Zongo.
La résolution a été adoptée par 23 voix pour, 9 contre et 15 abstentions, selon les résultats du vote rendus publics vendredi. Une large majorité de pays africains a choisi de s’abstenir, une attitude souvent observée lorsque le Conseil examine une résolution concernant un autre pays du continent. Ce choix reflète, selon plusieurs observateurs, une volonté de ne pas s’opposer ouvertement à un État frère, tout en laissant le processus onusien suivre son cours.
Le gouvernement du Burundi s’était fermement opposé au renouvellement du mandat du rapporteur spécial, estimant que ce mécanisme est « injuste » et « politisé ».
À Genève comme à New York, la diplomatie burundaise avait plaidé pour que le poste soit supprimé, arguant que le pays dispose désormais de ses propres institutions chargées de promouvoir et protéger les droits humains, notamment la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (CNIDH).
Malgré ces démarches, la majorité des États membres a maintenu sa confiance à M. Zongo, estimant que la situation au Burundi nécessite encore un suivi indépendant.
Pour un défenseur des droits humains, cette reconduction traduit la persistance des inquiétudes de la communauté internationale face à la situation des droits humains au Burundi, près de dix ans après la crise politique de 2015.
Elle montre aussi le manque de crédibilité de la CNIDH, perçue par certains partenaires internationaux comme incapable d’assurer une surveillance efficace et impartiale et représente un signal fort envoyé par la communauté internationale : le Burundi reste sous observation.
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