Deux enfants ont perdu la vie dans la commune de Musigati, province de Bubanza, après avoir été mordus par des chiens enragés. Selon le député Claude Badugaritse, c’est l’absence du vaccin antirabique dans les hôpitaux qui aurait coûté la vie à ces enfants.

​« Dans ma commune d’origine, les chiens s’en prennent aux habitants d’une manière inhabituelle. Deux enfants sont morts après avoir été mordus, faute d’avoir reçu le vaccin antirabique », a déploré le parlementaire lundi 20 octobre, lors d’une séance de l’Assemblée nationale consacrée à l’examen du rapport de la Cour des comptes sur l’hôpital régional de Ngozi.

​D’après lui, les habitants ont cherché le vaccin dans plusieurs établissements de santé, sans succès. Les responsables hospitaliers leur auraient indiqué que le vaccin n’était plus disponible dans le pays depuis un certain temps.

​Une pénurie généralisée de médicaments

​Le cas de Bubanza n’est qu’un exemple d’un problème plus vaste. Plusieurs députés ont exprimé leurs préoccupations quant à la pénurie chronique de médicaments dans les structures sanitaires publiques.

​Interrogée à ce sujet, la ministre de la Santé publique, Lyduine Baradahana, a reconnu la gravité de la situation.
​« Le manque de médicaments est un problème ancien. Il est principalement causé par le manque de devises pour l’achat de produits pharmaceutiques auprès de la CAMEBU », a-t-elle expliqué.

​Pour tenter d’y remédier, deux projets sont en cours : un projet de la Banque mondiale baptisé « Urgence régionale », doté de 50 millions de dollars sur cinq ans, et un autre appelé « Capital humain  », financé à hauteur de 100 millions de dollars pour la même période.
​La ministre a précisé que 26 contrats ont déjà été signés sur 32 avec des fournisseurs, et que la livraison des médicaments devrait être effective d’ici fin novembre 2025.

​Lueur d’espoir pour le vaccin antirabique

​Concernant le vaccin antirabique, la ministre Baradahana a assuré que l’un des fournisseurs retenus s’était engagé à en assurer la livraison.
​« Le vaccin est fabriqué en Inde et la production a déjà commencé. Nous espérons le recevoir dans les dix prochains jours », a-t-elle indiqué.
​La question des chiens errants n’est pas nouvelle.

En 2024 déjà, elle avait fait l’objet de débats à l’Assemblée nationale, après plusieurs attaques dans la province de Cankuzo. À l’époque, le président de l’Assemblée, Gélase Ndabirabe, avait estimé que « ce problème ne devrait même pas exister : les chiens doivent être abattus ».

​Mais malgré ces déclarations, les attaques continuent d’être signalées dans différentes régions, notamment à Gitega, où des chiens errants s’en prennent également aux habitants.