Burundi : L’arrestation de M. Laurent Musabwa Ruboneka révèle une persécution transfrontalière des Banyamulenge

L’arrestation arbitraire de M. Laurent Musabwa Ruboneka, représentant de la communauté Banyamulenge au Burundi et agent de l’ambassade de la RDC, a jeté une lumière crue sur l’escalade des persécutions visant cette communauté. Cet incident, survenu le dimanche matin lors d’un raid mené par l’armée et la police, est perçu comme un acte de vengeance et d’intimidation qui dépasse désormais les frontières de la République Démocratique du Congo.

M. Ruboneka a été interpellé à 5 heures du matin dans une résidence du quartier Rohero où il était logé avec des collègues de l’ambassade. Les autorités l’ont informé qu’il devait répondre à une convocation pour une rencontre avec une délégation des services de renseignement venus de Kinshasa. Malgré ses tentatives pour contacter sa hiérarchie à l’ambassade, elles sont restées vaines. Des informations non confirmées suggèrent qu’il serait actuellement interrogé par une équipe conjointe des services de renseignement de la RDC et du Burundi, et qu’il subirait des tortures.

Cette arrestation s’inscrit dans un contexte plus large de persécutions systématiques contre la communauté Banyamulenge, marquée par des attaques ciblées, des restrictions de droits et des accusations collectives. La situation, déjà critique en RDC, semble s’étendre aux pays voisins, accentuant la vulnérabilité de cette communauté dans la région des Grands Lacs.

Le rôle des forces burundaises en RDC a été particulièrement scruté. Leur déploiement au Nord-Kivu n’aurait pas été fructueux, et leur présence au Sud-Kivu aurait été marquée par des attaques contre la population Banyamulenge, en alliance avec les FDLR, les FARDC et les Wazalendo. Il est regrettable que, face à ces revers, des représailles soient exercées contre la communauté Tutsi Banyamulenge vivant à Bujumbura. L’arrestation de M. Ruboneka, un représentant éminent, illustre cette stratégie délibérée d’intimidation, visant à associer les Banyamulenge à des accusations infondées de rébellion ou de trahison, où qu’ils se trouvent.

L’arrestation arbitraire de M. Ruboneka est une violation flagrante des droits humains et un acte de persécution. Elle souligne l’urgence pour la communauté internationale d’agir concrètement pour protéger cette minorité vulnérable et mettre fin aux violences qui la ciblent, tant en RDC qu’au Burundi. Les persécutions contre les Banyamulenge ne sont pas une simple affaire interne à la RDC ; elles ont des répercussions régionales qui menacent la stabilité de toute la région des Grands Lacs. Il est crucial que les gouvernements de la région, ainsi que les organisations internationales, reconnaissent la gravité de la situation et agissent pour garantir la sécurité et les droits fondamentaux des Banyamulenge.