BUJUMBURA-MAIRIE : CONDITIONS DIFFICILES DE VIE D’UN FONCTIONNAIRE MOYEN

Depuis environ une année, la vie d’un fonctionnaire moyen devient de plus en plus dure dans la capitale économique du Burundi, Bujumbura. La carence du carburant, principale cause de l’augmentation des prix de tous les produits de première nécessité complique les fonctionnaires. Ils affirment être incapables de joindre les deux bouts du mois avec leurs maigres salaires.

Le témoignage suivant est celui d’un enseignant à une des écoles secondaires de Bujumbura. Il avoue son incapacité à gérer son salaire pour qu’il couvre les besoins mensuels. «  Je détiens un diplôme de licence. Mon traitement salarial est d’environ 500 mille francs burundais. Avec ce salaire, je ne peux pas tenir pendant deux semaines. Les prix de tous les produits dits de première nécessité ont augmenté. Tu peux te faire l’idée de la difficulté que j’ai à gérer le reste » se lamente l’enseignant sous couvert d’anonymat. Il avoue que les prix des denrées alimentaires ont doublé voire triplé depuis une année.

Cet enseignant affirme que pour nourrir sa famille, il fait de manœuvres. S’endette auprès des boutiquiers et rester dans un cercle vicieux de dettes non payées, deviennent son quotidien. « La situation est tellement grave que je n’ai même plus de scrupule à mentir aux commerçants que la dette sera remboursée sans difficultés. Je le fais sciemment pour avoir ce qu’il faut donner à ma famille composée de trois enfants, ma femme et moi  » indique-t-il avec un regret, lui, qui devrait servir de modèle en tant qu’éducateur, selon ses dires.

Désespoir en famille

L’enseignant qui s’est exprimé ne cache pas son sentiment de désespoir. Faisant un petit calcul sur la consommation journalière de sa famille qui mange seulement deux fois par jour, et des repas sans viande est d’environ 30 000 fracs burundais. La consommation mensuelle est quant à elle estimée à près de 900 000 francs burundais, alors qu’il ne touche à la fin du mois que 500 000 francs.

Il affirme que vivre actuellement et nourrir sa famille c’est de la magie. « Je vous jure qu’actuellement vivre la vie d’un fonctionnaire moyen est une magie. Comment gérer un salaire qui équivaut à presque la moitié des besoins familiaux primaires ? » S’interroge le fonctionnaire