Le président du parti APDR, Gabriel Banzawitonde, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir dénoncé publiquement la gestion controversée de l’ancien président du Sénat et figure influente du CNDD-FDD, Révérien Ndikuriyo, au sein de la Loterie nationale du Burundi.

Selon des sources proches de l’APDR, Banzawitonde, qui avait occupé le poste de directeur commercial de l’institution, accuse Ndikuriyo d’avoir détourné d’importantes sommes d’argent. L’affaire n’est pas nouvelle : Banzawitonde aurait déjà informé l’ancien président Pierre Nkurunziza de ces irrégularités, sans qu’aucune suite n’y soit donnée. Plus récemment, il aurait également saisi le président Évariste Ndayishimiye, mais, là encore, la démarche semble être restée sans effet.

Ces révélations publiques n’ont pas tardé à susciter des tensions. Ndikuriyo, cité comme principal bénéficiaire des fonds présumés détournés, aurait directement menacé Gabriel Banzawitonde, l’accusant de vouloir ternir son image et d’affaiblir son influence politique. Des pressions supplémentaires viendraient désormais du sommet du CNDD-FDD, dont certains cadres considèrent les déclarations de Banzawitonde comme une attaque ouverte contre le parti au pouvoir.

La situation illustre une fois de plus la fragilité du climat politique burundais, où la dénonciation de pratiques de corruption demeure périlleuse pour les acteurs de l’opposition. Alors que les accusations portées par Banzawitonde restent sans réponse officielle des autorités compétentes, l’affaire pourrait accentuer les divisions au sein de la classe politique et fragiliser davantage le pluralisme déjà limité dans le pays.

Reste à savoir si ces révélations trouveront un écho dans la société civile et les institutions judiciaires, ou si elles seront, comme par le passé, classées sans suite.