Disparitions inquiétantes à la prison de Ngozi : des détenus politiques portés disparus, un corps restitué dans des conditions troublantes

À la prison centrale de Ngozi, trois détenus ont récemment été extraits de force de leurs cellules dans des circonstances mystérieuses : Bayubahe Isidore, Nimubona Ildephonse et Kwizera Ernest Junior.
Selon plusieurs sources, Bayubahe et Nimubona, anciens membres des ex-FAB, étaient incarcérés pour des motifs politiques. Quant à Kwizera, il était en conflit personnel avec le directeur de la prison, Christian Sibomana, qu’il connaissait depuis l’extérieur. Sa libération était prévue dans trois mois seulement.
Une mort entourée de zones d’ombre
Des informations relayées par les radio Peace Fm indiquaient déjà que Sibomana avait fait sortir ces détenus sous prétexte d’un interrogatoire.
Le 4 septembre, l’épouse de Bayubahe s’est rendue à la prison de Ngozi pour récupérer les affaires de son mari, sur instruction du directeur. Celui-ci lui aurait lancé une phrase glaçante : « Est-ce qu’il t’avait fait ses adieux avant de partir ? Courage, nous finirons tous par partir. »
Le corps de Bayubahe a ensuite été aperçu à la morgue de l’hôpital militaire de Kamenge. La famille n’a toutefois pas été autorisée à voir l’intégralité du corps, seulement la tête. Le cercueil fourni était si petit que le défunt a été placé dans un sachet avant d’être enterré.
Des funérailles financées par la prison
Les frais liés à ces funérailles auraient été pris en charge par l’administration pénitentiaire de Ngozi, via un transfert Lumicash. La famille reste dans l’ignorance totale quant aux circonstances exactes de la mort de Bayubahe.
Selon le témoignage du chef de colline de Gashikanwa, c’est un appel anonyme qui l’a informé de demander à la veuve de descendre à Ngozi pour « récupérer » son mari.
Craintes pour d’autres détenus politiques
Cette affaire alimente les soupçons d’un plan organisé visant à éliminer progressivement les prisonniers poursuivis pour des raisons politiques. À ce jour, nul ne sait si Nimubona Ildephonse, arrêté alors qu’il était adjudant-chef au camp de Mukoni (Muyinga), est encore en vie.
(0) Comments
Leave a Comment Your email address will not be published.