Prison centrale de Gitega : des conditions de détention indignes sous le poids d’une surpopulation alarmante

Érigée en 1923 pour abriter quatre cents détenus, la prison centrale de Gitega accueille aujourd’hui plus de 1 730 prisonniers. Confrontés à une promiscuité étouffante, à une alimentation rudimentaire et à des soins de santé dérisoires, les détenus voient leurs droits fondamentaux bafoués. Les défenseurs des droits de l’homme interpellent les autorités et réclament des mesures de désengorgement immédiates.

Au centre du Burundi, la prison centrale de Gitega, bâtie il y a plus d’un siècle, se trouve aujourd’hui dans un état de crise humanitaire particulièrement préoccupant. Conçue en 1923 pour héberger un maximum de quatre cents détenus, elle en abrite désormais plus de 1 730, ce qui entraîne une promiscuité extrême qui s’ajoute à des conditions de vie indignes. La surpopulation provoque non seulement une restriction drastique des ressources, mais aussi une exposition accrue aux maladies, car les soins médicaux adaptés manquent cruellement.

Les conditions de subsistance au sein de cet établissement pénitentiaire se révèlent d’une rudesse effarante. Chaque détenu doit se contenter d’une ration quotidienne de 350 grammes de haricots, complétée par une portion équivalente de farine de manioc ou de maïs. Cette alimentation minimale, loin de couvrir les besoins nutritionnels élémentaires, affaiblit les organismes des détenus et les rend vulnérables à diverses affections. Les infrastructures sanitaires et médicales, déjà vétustes, se montrent de surcroît incapables de répondre aux besoins d’une population carcérale aussi dense.

Face à cette situation déplorable, de nombreux citoyens de la ville de Gitega expriment leur indignation et appellent au respect des droits humains pour les détenus, rappelant que « les prisonniers restent avant tout des êtres humains, et devraient, à ce titre, jouir de droits fondamentaux, même privés de liberté ». Les défenseurs des droits humains exhortent quant à eux les autorités burundaises à prendre des mesures urgentes et concrètes pour désengorger cet établissement, en libérant notamment les détenus ayant purgé une grande partie de leur peine ou ceux dont la sentence a été intégralement accomplie.

Alors que le silence entoure encore les murs de la prison de Gitega, les voix qui s’élèvent pour dénoncer cette situation inhumaine espèrent voir la lumière de la justice et de la dignité enfin pénétrer cet édifice centenaire, pris entre les maux du passé et les négligences du présent.