Burundi-justice : Des témoignages innocentent Clément Nkurunziza

Incarcéré depuis le mois de mars 2018 à la prison centrale de Ngozi au nord du Burundi, Clément Nkurunziza, ancien président du comité des représentants des étudiants de l’Université du Burundi ASSER, Association des Etudiants de Rumuri, est accusé d’être impliqué dans l’assassinat des étudiants de l’ethnie hutu, un assassinat survenu la nuit du 11 au 12 juin 1995, deux mois après le départ de son comité qui a fonctionné pendant la période allant du mois d’avril 1994 au mois de mars 1995. Des témoignages tant des anciennes autorités de l’université du Burundi que ceux de ses compatriotes plaident pour sa libération car il est injustement emprisonné.

Le professeur d’universités Charles Nditije était Directeur Administratif et Financier à l’université du Burundi en 1995, quand le massacre survint la nuit du 11 au 12 juin de la même année. Dans son témoignage, il affirme que le comité de représentation des étudiants présidé par Clément Nkurunziza avait été succédé par un autre dirigé par feu Gaspard Habarugira. Il vente la bravoure, la lucidité et la collaboration, comme qualités qui ont caractérisé Clément Nkurunziza dans la gestion de la crise à cette époque où le pays traversait une période politique grave depuis octobre 1993, avec l’assassinat du président Melchior Ndadaye.

Cet ancien DAF de l’université du Burundi indique qu’il n’y a aucun élément à charge de Clément Nkurunziza. A part que l’incident s’est produit deux mois après le départ de son comité, Clément et ses proches collaborateurs ainsi que les autorités de l’université du Burundi à l’époque, se sont donné corps et âme dans la sauvegarde de la sécurité à cette institution. « La représentation des étudiants travaillait en bonne collaboration avec le rectorat et les autres institutions de sécurité dans le but d’éviter de probables affrontements entre les étudiants » indique-t-il.

Charles Nditije précise aussi qu’aucun incident ou affrontement entre les étudiants ne s’est produit durant la représentation de Clément Nkurunziza. « Quand Clément représentait l’ASSER, la sécurité au campus était bien assurée grâce à sa vigilance et à son dévouement ». Selon lui, au lieu de l’emprisonner, Clément Nkurunziza devrait servir de bon exemple.

A travers ses révélations, Charles Nditije regrette qu’il n’y ait pas eu d’enquêtes pour connaître la vérité sur les auteurs des assassinats. « Quand des étudiants hutu ont été massacrés la nuit du 11 au 12 juin 1995, j’étais Directeur Administratif et Financier à l’université du Burundi. La mauvaise nouvelle nous a été annoncée quand nous étions au salut du drapeau. C’est regrettable qu’aucune enquête n’ait été faite pour connaître les auteurs » ajoute Charles Nditije.

Un emprisonnement incompréhensible

Un autre témoignage de l’innocence de Clément Nkurunziza est celui d’Eloi Gasutwa, un ancien membre du comité des représentants de l’ASSER. Cet ancien collaborateur de Clément Nkurunziza, demande l’intervention du chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye qui était lui aussi étudiant à l’université du Burundi quand Clément Nkurunziza représentait les étudiants.

S’exprimant sur les ondes de la Radio Publique Africaine RPA, Eloi Gasutwa trouve que l’emprisonnement de Clément est injuste et incompréhensible. « C’est incompréhensible que Clément Nkurunziza soit emprisonné. Il a géré la crise pour l’intérêt de tous les étudiants sans distinction aucune et il le faisait avec enthousiasme même si la période était difficile » précise Eloi Gasutwa.