BURUNDI : LE DEMENTI DE REVERIEN NDIKURIYO NE RASSURE PAS

Depuis l’annonce de la distribution de machettes arrivées au Burundi le 21 mars de cette année, aux jeunes imbonerakure du parti CNDD-FDD, parti au pouvoir, par des médias locaux et internationaux, le secrétaire général du CNDD-FDD sort enfin de son silence. Au cours d’un point de presse de ce mercredi 24 mars, Révérien Ndikuriyo a démenti les accusations. Mais ce démenti ne rassure pas la Coalition des Forces de l’Opposition Burundaise pour le Rétablissement de l’Accord d’Arusha, CFOR Arusha. Cette coalition accuse les autorités burundaises au plus haut degré, d’annoncer publiquement et régulièrement que les jeunes imbonerakure doivent être armés pour combattre « un ennemi » non précisé.

Révérien Ndikuriyo, le secrétaire général du parti CNDD-FDD au pouvoir, taxe de rumeur l’information propagée sur la distribution de machettes aux jeunes Imbonerakure dudit parti. « Ce sont des gens qui ne font que propager des rumeurs dans le pays. Il y a des personnes jalouses d’un pays paisible. Sachez qu’il y a des gens qui tirent des profits quand un pays est en guerre ». S’est exprimé ce mercredi 24 avril 2024, c’était lors d’une conférence de presse. Le secrétaire général du parti au pouvoir sort de son silence après que des médias commençaient à dénoncer l’entrée au Burundi de quatre conteneurs de machettes via la frontière Kobero la nuit du 20 mars 2024.

Le démenti de Révérien Ndikuriyo ne convainc pas la Coalition des Forces de l’Opposition Burundaises pour le rétablissement de l’accord d’Arusha. Selon Frédérique Bamvuginyumvira, Président de ladite Coalition, confirmée ou pas, l’histoire des machettes a impliqué des autorités du parti au pouvoir à travers des déclarations prémonitoires appelant les miliciens imbonerakure à se préparer à la guerre et qu’ils vont bénéficier des armes. Une guerre non définie et qui engage les seuls imbonerakure. Frédéric Bamvuginyumvira fait allusion aux discours des hautes autorités à commencer par le Président lui-même Evariste Ndayishimiye, qui ne cessent de déclarer publiquement que les jeunes Imbonerakure doivent être armés. La CFOR Arusha s’inquiète et demande au Président de la République de lever les équivoques.

« Pour dissiper ces inquiétudes, la CFOR Arusha exhorte le Président de la République d’annoncer publiquement cette guerre et mobiliser tous les Burundais à l’âge de combattre pour défendre ensemble le pays derrière les techniciens de guerre et non pas laisser une affaire si sérieuse aux simples miliciens imbonerakure » demande Frédéric Bamvuginyumvira, Président de la CFOR Arusha.