Burundi : « Tournons la Page » dénonce des élections sénatoriales entachées d’irrégularités et d’un espace civique restreint

Ce 23 juillet 2025, le Burundi a tenu ses élections sénatoriales dans un contexte de fortes critiques concernant le déroulement du scrutin et le rétrécissement continu de l’espace civique. L’organisation « Tournons la Page Burundi  » a vivement dénoncé les conditions dans lesquelles ces élections se sont déroulées, pointant du doigt des irrégularités similaires à celles observées lors des élections du 5 juin dernier et un climat généralisé de répression.

Selon l’organisation, ces élections sénatoriales, tout comme les législatives et communales précédentes, se sont tenues sans les garanties minimales de transparence et de pluralisme nécessaires à un processus démocratique crédible. Cette situation, d’après « Tournons la Page Burundi  », s’inscrit dans une logique autoritaire où l’opposition est muselée et les voix dissidentes sont étouffées.

Les inquiétudes soulevées par « Tournons la Page Burundi » font écho aux préoccupations exprimées par d’autres organisations de défense des droits de l’homme et des observateurs internationaux suite aux élections du 5 juin. Human Rights Watch, par exemple, avait déclaré que ces élections législatives et communales s’étaient déroulées dans un contexte de restriction sévère de la liberté d’expression et de l’espace politique, avec des actes d’intimidation, de harcèlement et de censure orchestrés par des membres du parti au pouvoir.

Bien que les résultats officiels des élections sénatoriales du 23 juillet n’aient pas encore été pleinement annoncés, le contexte de ces scrutins soulève de sérieuses questions quant à la légitimité du processus démocratique au Burundi. Les dénonciations de « Tournons la Page Burundi » mettent en lumière les défis persistants auxquels est confrontée la société civile burundaise dans sa lutte pour un espace civique ouvert et des élections justes et transparentes.

Il est à noter que le Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (CNDD–FDD), au pouvoir depuis 2005, a été accusé de chercher à éliminer toute opposition significative. Plusieurs partis d’opposition avaient déjà dénoncé des irrégularités lors du vote du 5 juin. Dans ce climat tendu, les élections sénatoriales du 23 juillet et les critiques de « Tournons la Page Burundi » soulignent une fois de plus les préoccupations concernant la consolidation du pouvoir par le parti au pouvoir et le recul des libertés fondamentales au Burundi.

Il reste à voir quelles seront les réactions nationales et internationales face à ces nouvelles allégations d’irrégularités et à la dénonciation de « Tournons la Page Burundi ». La situation politique au Burundi continue de susciter une vive attention quant au respect des principes démocratiques et des droits de l’homme.