Des appels à la révision de la loi régissant les partis politiques au Burundi

Des membres de partis politiques au Burundi expriment leur mécontentement face à certaines dispositions de la constitution et de la loi régissant les partis politiques, qu’ils jugent contraignantes pour l’obtention de financements nécessaires à leurs activités. Ces critiques ont été formulées lors d’un atelier organisé par l’organisation OLUCOME (Observatoire national de Lutte contre la Corruption et les Malversations économiques), centré sur le soutien financier aux partis politiques.

Plusieurs leaders des partis politiques ont ouvertement critiqué les mesures actuelles et demandé des amendements urgents pour garantir un environnement plus équitable et transparent pour le financement des partis politiques.

Jean De Dieu Niyonkuru, secrétaire général du parti Uprona, a exprimé son désaccord avec les textes en vigueur, estimant que certaines lois, notamment celles relatives à l’attribution des financements publics, devraient être révisées. Selon lui, la dernière fois que le gouvernement a accordé des opportunités de financement aux partis politiques pour leurs campagnes remonte à 1993, lorsque tous les candidats avaient bénéficié de la même chance. Il critique notamment le fait que la loi actuelle permet à l’État de fournir des facilités aux partis politiques à sa discrétion, alors qu’il estime que l’État devrait être contraint de garantir ces facilités de manière systématique et transparente.

De son côté, Elie Irakoze, secrétaire général du parti AND Intadohoka, souligne l’inégalité entre les partis politiques lorsqu’il s’agit de bénéficier d’un soutien gouvernemental. Selon lui, la loi stipule que tous les partis doivent être traités de manière égale, mais il constate des anomalies dans l’application de cette règle.

«  La loi est floue »

Irakoze cite l’exemple récent d’une formation en Chine à laquelle ont participé quelques partis politiques, mais qui a été exclue pour la majorité d’entre eux. Sur les 36 partis enregistrés au Burundi, seuls une dizaine ont eu accès à cette opportunité. Il s’interroge sur les mécanismes mis en place pour garantir que tous les partis aient les mêmes chances d’être soutenus et représentés.

Onesphore Ngendahayo, assistant au forum des partis politiques, a réaffirmé l’engagement des partis à résoudre ces problèmes tout en appelant les partis eux-mêmes à jouer un rôle actif dans la réforme de ces lois.

Enfin, Diomède Ninteretse, expert en leadership, a insisté sur la nécessité de réviser la loi actuelle régissant les partis politiques, qu’il juge floue et insuffisamment définie. Selon lui, la loi ne précise pas clairement le rôle du gouvernement ni la manière dont il devrait soutenir les partis politiques. Il appelle également les partis à participer activement à la révision de ces lois pour éviter les ambiguïtés et les controverses qui peuvent nuire à la confiance des citoyens dans les processus politiques du pays.