Burundi : L’Uprona rejette les résultats des élections du 5 juin 2025 et appelle au dialogue national

Le parti Uprona a officiellement rejeté les résultats des élections générales tenues le 5 juin 2025, dénonçant un processus électoral "entaché d’irrégularités majeures". Lors d’une déclaration solennelle lue ce mardi par son président, Olivier Nkurunziza, le parti a appelé la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à ne pas valider les résultats, qu’il qualifie de "négation de la volonté populaire".

"Une trahison envers le peuple burundais"

Selon l’Uprona, l’attitude de la CENI face aux nombreuses irrégularités observées dans tout le pays met en cause sa crédibilité. Le président du parti a mis en garde : valider ces résultats "reviendrait à trahir le peuple burundais". Il a appelé à la responsabilité des institutions, tout en exhortant le président de la République à ne pas rester silencieux face à ce qu’il considère comme une grave crise démocratique.

"Nous interpellons le chef de l’État afin qu’il prenne ses responsabilités historiques. Il est temps d’agir pour rétablir la vérité des urnes et protéger la cohésion nationale", a déclaré Olivier Nkurunziza.

Un appel pressant au dialogue inclusif

Face à un climat politique tendu et à une montée des contestations, l’Uprona plaide pour l’ouverture urgente d’un dialogue politique inclusif. Pour le parti, c’est la seule voie possible pour désamorcer la crise actuelle. Il propose la mise en place d’une plateforme nationale rassemblant toutes les forces politiques et sociales afin d’identifier des solutions durables.

"Le Burundi ne peut se permettre une nouvelle impasse post-électorale. Il faut un consensus national pour préserver la paix et la stabilité", a insisté le président du parti.

Un contexte de méfiance généralisée

La sortie de l’Uprona s’inscrit dans un contexte de méfiance grandissante envers le processus électoral. Plusieurs partis de l’opposition ont déjà exprimé leurs réserves quant au déroulement du scrutin, évoquant des cas de fraude, d’intimidation des électeurs et d’opacité dans la centralisation des résultats.

Malgré ces contestations, la CENI poursuit la publication progressive des résultats, sans avoir répondu officiellement aux griefs émis par les partis en lice.