Buhumuza : Nouvelle vague de répression contre les fidèles d’Eusébie Ngendakumana

Au Burundi, la persécution des adeptes de l’église d’Eusébie Ngendakumana atteint un nouveau sommet. Dans la nuit du 29 août, deux fidèles rapatriés de la République Démocratique du Congo (RDC) ont été tués, et dix autres ont été torturés par la milice Imbonerakure et la police. Cette attaque, qui a eu lieu à Butangazwa, dans la province de Buhumuza, s’inscrit dans un cycle de violences sans fin.
Un retour au pays synonyme de terreur
Les victimes faisaient partie d’un groupe de plus de 250 Burundais rentrés en juillet, après avoir été encouragés par le gouvernement à rentrer d’exil. Au lieu de la sécurité promise, ces fidèles ont été ciblés en raison de leur appartenance religieuse.
« Ils n’avaient pas encore eu le temps de reconstruire leur vie. On les accuse juste de suivre Eusébie », a déclaré une source locale.
Une communauté religieuse traquée sans relâche
Depuis des années, l’église d’Eusébie Ngendakumana — dont la prédicatrice vit en exil — est dans le viseur des autorités. Ses membres subissent arrestations arbitraires, disparitions et violences, ce qui les pousse souvent à fuir à nouveau.
« C’est une chasse à l’homme ouverte : on nous persécute simplement à cause de notre foi », a confié un fidèle réfugié dans un pays voisin.
Le spectre du massacre de Businde refait surface
Cette tragédie ravive le souvenir sanglant du 12 mars 2013, lorsque des dizaines de fidèles désarmés avaient été tués à Businde, dans ce qui était alors la province de Kayanza. À l’époque, les fidèles avaient été exécutés à bout portant lors d’une opération conjointe de la police et de l’armée. Le colonel Bosco Havyarimana, surnommé Businde, dont le nom avait été associé à cette tragédie, est à nouveau cité dans les récentes exactions.
L’impunité nourrit la peur
Après le massacre de Businde, le gouvernement avait justifié l’intervention en invoquant le « maintien de l’ordre » contre une « secte illégale ». Aucune enquête indépendante n’a jamais été menée et les responsables présumés n’ont jamais été inquiétés.
Douze ans plus tard, les fidèles restés au pays vivent toujours dans la peur. Leur quotidien est marqué par les descentes nocturnes, les disparitions, les intimidations de la part des Imbonerakure et le silence assourdissant des autorités.
Une plaie toujours ouverte
Le massacre de Businde reste un traumatisme jamais reconnu par les autorités, une blessure encore vive pour les adeptes d’Eusébie. Pour eux, les violences actuelles ne sont que la continuité d’un cycle de répression.
Ils affirment que tant que la vérité sur Businde ne sera pas établie et que les responsables ne seront pas jugés, « les fidèles d’Eusébie Ngendakumana vivront dans la peur permanente d’un nouveau drame »
(0) Comments
Leave a Comment Your email address will not be published.