BUJUMBURA : UN ENCADREMENT DES DESOEUVRES OU UNE CHASSE AUX SORCIERES ?

Des gens se demandent si la mesure prise par le Premier ministre, de décourager les attroupements sur des places publiques visent réellement l’encadrement de la population. Certains pensent oui, d’autres fustigent la pratique

C’était le 26 janvier 2023 que le premier ministre burundais Gervais Ndirakobuca a pris la mesure d’embarquer dans des camions ou dans d’autres véhicules, toutes les personnes qui s’attroupent dans des places publiques. La décision n’a pas tardé à être mise en application car le même jour, 300 personnes ont été appréhendées. Quelques dizaines d’entre elles ont été conduites au stade « INTWARI », ex-stade « PRINCE LOUIS RWAGASORE » pour des travaux de réhabilitation de cette infrastructure publique.

La rafle a continué car le 31 janvier dernier, tous les désœuvrés, qui avaient l’habitude de se rassembler dans des espaces publics dans la capitale économique du pays, ont été conduits vers les services de la police. La plupart des personnes visées sont les adultes encore à l’âge de production.

Une mesure jugée par certains de discordante

Il est vrai que d’un côté des gens saluent la mesure. Ils disent qu’elle aidera les citadins à chercher ailleurs des travaux pour se débrouiller. « Ils auront honte de s’exposer devant la police qui risquerait de les conduire à des endroits moins préférés comme la prison, ou alors vers des chantiers publics. Cela les poussera à penser aux travaux de débrouillage » indique un habitant de Bujumbura

De l’autre côté, il en a qui disent que la mesure n’a pas été bien pensée. Ils justifient leur position en se basant sur le fait que ceux qui s’y rassemblent peuvent avoir des objectifs divers. « Il en a qui attendent les leurs qui viennent de différents coins du pays, au moment où d’autres y vont pour des rendez-vous surtout d’ordre familial » précise un autre, avouant que la mesure a un caractère militaire.