BURUNDI-SECURITE : Plus de 20 personnes tuées pendant le premier mois de 2022, une année qui n’augure pas bien.

Pendant le seul mois de janvier 2022, plus de vingt personnes ont été tuées, plusieurs arrestations et enlèvements et autres violations des droits humains ont été observés dans différentes localités du pays. Le bilan est lourd et l’année commence mal. Les présumés auteurs de ces exactions, selon les défenseurs des droits humains, sont les jeunes imbonerakure du cndd-fdd, le parti au pouvoir, les agents du service national de renseignements, des policiers et certains administratifs à la base.

L’année 2022 commence mal dans le domaine de la sécurité au Burundi. Plus de 20 personnes ont été tuées le seul mois de janvier dans plusieurs provinces du pays. Le cas le plus récent est celui d’un albinos de 5ans enlevé et tué par des gens qui étaient à bord d’un taxi dans la ville de Bujumbura. Trois personnes présumées ont été arrêtées à Cankuzo alors qu’elles allaient traverser la frontière burundo-tanzanienne, avec les parties du corps de l’enfant, c’était le 30 janvier de cette année.

En province Cibitoke, 4 jeunes imbonerakure du parti cndd-fdd ont été lynchés par la population les accusant de vol. Certains déplorent la justice populaire qui se remarque dans le pays où des gens sont tués par simple soupçon de vol ou de sorcellerie. Ils pensent plutôt à une autre forme d’éliminer ceux que le pouvoir ne veut pas.

Deux policiers ont été tués dans les provinces de Gitega et Mwaro. A Gitega, dans la commune Gitaba, un certain Minani Pierre a été tué en date du 20 janvier de cette année. A Mwaro, précisément dans la commune Kayokwe, un policier s’est suicidé le 28 janvier.

En mairie de Bujumbura, une femme a été tuée fusillée. Eugénie Ntakirutimana, était en vacances à Bujumbura en provenance de la Belgique. Elle a été tuée le 3 janvier, alors qu’elle était dans un hôtel à Gihosha. Le 30 janvier, une autre femme a été tuée dans la localité de Maramvya en commune Mutimbuzi dans la province de Bujumbura.

Pendant le même mois, 12 cadavres ont été découverts dans les provinces de Mwaro, Rumonge, Makamba et Muyinga. Ces cadavres sont souvent retrouvés dans des buissons, dans des rivières ou alors dans des fosses. Beaucoup d’enlèvements, d’arrestations arbitraires, de disparitions forcées et d’autres violations ont marqué le mois de janvier.

Des services de l’Etat sont accusés

Des défenseurs des droits humains, dans leurs rapports mensuels, accusent les services de l’Etat comme étant les présumés auteurs de violations des droits humains. Tel est le cas de l’Association Chrétienne pour l’Abolition de la torture ACAT-Burundi. Son chargé de communication, le dit sans passer à côté. Il cite notamment les services de renseignement, les imbonerakure, les policiers et les administratifs à la base, comme étant les principaux auteurs.


« Des agents du service des renseignements, placés sous la responsabilité directe du Président de la République sont les principaux auteurs des exécutions, des disparitions forcées des arrestations arbitraires, des détentions illégales ainsi que des tortures. Suivent les imbonerakure en complicité avec les administratifs à la base ainsi que certains policiers »
a précisé Augustin Nimubona, qui demande au gouvernement de veiller à la sécurité du pays, et punir les coupables.